LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES
NOTRE PARTICIPATION COMME ÉDITEUR

Les « Classiques des sciences sociales » : une expérience originale d'édition numérique de livres francophones en sciences sociales”.

Conférencier:

Jean-Claude Larouche
Président-directeur général, Les Éditions JCL., Saguenay.

Télécharger le texte de la conférence, un fichier au format Word (.doc) de 32 K.
Voir le texte sur le site de l'ASTED: http://www.asted.org/congres/congres04/ASTED_discours_JC_larouche.pdf
Télécharger le programme du Congrès de l'ASTED, le 1er novembre 2004. Voir page 14: Les Classiques des sciences sociales.

Texte intégral du discours prononcé par M. Jean-Claude Larouche, conférencier au Congrès de l'ASTED (l'Association pour l'avancement des sciences et des techniques de la documentation), lundi, le 25 octobre 2004 à Québec, pour Les Classiques des sciences sociales.

“On me demande de raconter la genèse de notre collaboration avec Les Classiques des sciences sociales.

Éditeur généraliste, nous avons publié quelques essais sociologiques qui ont intéressé les dirigeants de la Bibliothèque numérique.

Comme les livres sont trop souvent des étoiles filantes, j’ai vu dans cette invitation la possibilité d’inscrire les textes de certains de nos ouvrages qui pourraient alors être consultés à tout jamais et partout dans le monde sans restriction aucune.

Comme le disait si bien Picasso : « L’art qui naît pas aujourd’hui, n’est pas.» Jean-Marie Tremblay, l’âme de cette bibliothèque numérique, est en train de faire la preuve du contraire.  En effet, beaucoup de livres sont publiés et ne connaissent pas la notoriété qu’ils devraient avoir au moment de leur parution. Trois mois après, ils reviennent dans les entrepôts du distributeur qui attendra les commandes parfois très longtemps.

La bibliothèque classique « risque » de les faire renaître ad vitam

Quand un éditeur publie un livre,

il veut faire œuvre utile ;
il veut qu’il soit lu ;
il veut qu’il soit consulté ;
il veut aussi en vendre.

Quand ils constatent la durée de vie active d’un livre, les éditeurs ont souvent l’impression d’avoir loupé le coche…

Ce que Jean-Marie Tremblay m’a offert un jour, c’était une vitrine à vie pour les livres qui touchaient les sciences sociales et que nous avions publiés.

La Bibliothèque d’Alexandrie offre aux visiteurs de voir plusieurs manuscrits anciens qui ont été placés sous verre dans un format virtuel et que l’on peut feuilleter, consulter la table des matières, revenir en arrière, etc. sans jamais les prendre dans nos mains, ni les abîmer. Voilà l’image qui m’est revenue quand Jean-Marie Tremblay m’a offert de cristalliser quelques-une de nos œuvres dans sa bibliothèque virtuelle. 

Pourquoi avoir répondu positivement ?

Si tels de nos livres ont été choisis pour faire partie de cette montre, voilà une reconnaissance que ces livres sont une valeur sûre. C’est donc un honneur qui rejaillissait autant sur nos auteurs que sur nous. Je demeure convaincu que dans un laps de temps indéterminé, les éditeurs de ce genre de livres demanderont que leurs œuvres soient répertoriées dans cette bibliothèque. Certains seront même prêts à payer. Car, il ne s’agit pas  ici d’une seconde vie comme le livre de poche ou l’édition club d’un livre déjà publié, il s’agit bien de prendre place dans une sorte de Panthéon d’où les œuvres ne sortiront jamais. Voilà bien toute la différence. 

Je suis très admiratif du travail titanesque que Tremblay s’est imposé. Il y a bien eu l’histoire de l’homme qui avait planté 100 000 arbres en Provence, et qui a fait d’un sol aride une vallée verdoyante. Tremblay plante présentement des pages et des pages tous les jours pour que demain des hommes sur la planète puissent lire et admirer des œuvres imaginées par d’autres hommes, dans d’autres contrées à d’autres époques. 

Si nous réfléchissons bien sur la portée des gestes posés par l’équipe de bénévoles de Tremblay, il nous sera impossible de refuser la demande qu’il nous fera incessamment concernant tel ou tel autre ouvrage. À l’écouter nous en parler, nous sommes rapidement contaminés. 

Le caractère utilitaire de la banque offerte et son accessibilité universelle font de ce projet une occasion unique pour multiplier par cent les lecteurs que nous avons déjà. 

Il faut dépasser l’aspect pécuniaire de notre raisonnement concernant notre participation ou non à cette banque mondiale.

Il faut peut-être rejoindre la pensée circulaire de l’Amérindien de jadis qui, après avoir tué une perdrix, lui soutirait une petite plume qu’il laissait aller au vent en signe de prière de reconnaissance pour que le grand Manitou lui renvoie d’autres perdrix.

Les livres viennent des arbres que des hommes ont coupés; les livres (au Canada et au Québec) viennent de subsides gouvernementaux obtenus pour leur production. Ils doivent retourner aux hommes d’une façon ou d’une autre. Il faut remettre à l’Univers ce que nous recevons tous les jours en abondance. 

Dominique Lapierre disait une phrase qui m’a beaucoup marqué : «À la fin de notre vie, tout ce qui nous reste, c’est ce que nous avons donné.»

Voilà quelques idées et principes de base qui m’ont guidé dans cette aventure magnifique que je souhaite à tous mes confrères de connaître.

Jean-Claude Larouche
Président
Éditions JCL, Chicoutimi, Ville de Saguenay.
Le 1er novembre 2004.


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Dernière mise à jour de cette page le Dimanche 24 avril 2005 16:56
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue