Bibliographie thématique
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Sociologie de la famille
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- Denis, Roch (sociologue québécois) 1944-, Les marxistes et l'émancipation de la femme (1976). Montréal: Les Presses socialistes internationales, 1976, 48 pages. Collection: Documents du Groupe socialiste des travailleurs du Québec, no 2. Texte téléchargeable ! (Autorisation formelle accordée le 15 janvier 2003.)
Descarries (Francine), "Le projet féministe a l'aube du XXIe siècle: un projet de libération et de solidarité qui fait toujours sens" in CAHIERS DE RECHERCHE SOCIOLOGIQUE, no 30, 1998. Montréal : département de sociologie, UQAM.
"Les dernières décennies ont été le théâtre de la re-naissance du mouvement féministe dans plusieurs régions du monde. Celui-ci s'est déployé à la fois comme maître d'uvre d'un ralliement démocratique sans précédent autour d'une contestation de l'omniprésence des catégories de sexe dans l'organisation et la structuration des sociétés et comme discours critique des conditions de production et de reproduction des rapports sociaux de sexe. Il est difficile de saisir l'ampleur de l'événement historique que constituent l'émergence contemporaine d'un savoir et d'une pratique féministes, puis leur intégration, tout aussi imparfaite soit-elle, dans les champs de la connaissance et des représentations sociales.
"Certes, l'énonciation par les femmes d'une parole "autre", tout comme l'expression de revendications concernant l'égalité, est loin d'être un phénomène contemporain. En font foi les traces anciennes et éloquentes laissées par les Christine de Pisan (1364-1430), Aphra Behn (1640-1680), Olympe de Gouges (1745-1793), Mary Wollstonecraft (1759-1797), Flora Tristan (1803-1844), Elizabeth Cady Stanton (1815-1902) et Susan B. Anthony (1820-1906), pour ne citer que quelques-uns des noms qui ont réussi à passer à la postérité. Pourtant, ce n'est qu'au cours du présent siècle, et dans un nombre limité de sociétés, que tombent progressivement les barrières et les sanctions institutionnelles et structurelles mises en place par des ordres sociaux profondément androcentristes. Et ce n'est encore que plus récemment que des femmes, sans être dans une position d'exception, ont réussi à imposer comme légitime et digne de durer leur participation au monde des idées et de la science.
"Né de la révolte des femmes à l'égard des normes et des conditions qui président à leur destin personnel et à leur confinement dans la sphère privée, le mouvement féministe contemporain est rapidement devenu, au cours des années soixante-dix, un projet intellectuel et politique pour penser et agir le Nous femmes, annoncé par la parution du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir en 1949 et rendu possible à imaginer à la suite des premières grandes mobilisations collectives des années soixante. Pratiques de résistance, les visées de changement du mouvement des femmes ont rapidement mené militantes et intellectuelles à vouloir appréhender autrement la dynamique sexuée des rapports sociaux, à démystifier une tradition intellectuelle et scientifique qui était parvenue jusque-là à les exclure de ses lieux de production, et à poser, suivant en cela la proposition de Ti-Grace Atkinson, le travail de théorisation comme acte militant. Dans cette optique, les études féministes poursuivront une démarche intellectuelle concertée, bien que par ailleurs éclatée, pour venir à bout des présupposés androcentristes des savoirs dominants, échapper à la rigidité de leurs propositions normatives, se soustraire à l'enfermement de la pensée binaire et statique du féminin et du masculin et mettre en évidence, là où ils étaient invisibles ou occultés, les processus sexués à l'uvre dans la structuration du social et des connaissances. Plusieurs propositions seront formulées et diverses approches seront conçues en vue de contrer les effets pervers d'une organisation sociale dans laquelle les places et les activités des individus sont naturalisées et hiérarchisées en fonction de leur appartenance de sexe.
Dorval (Michèle), "Le féminisme: mouvement des femmes", IDÉOLOGIES ET RÉGIMES POLITIQUES, pages 866-878. Montréal, 1992.
"L'action et la réflexion des groupes de femmes s'articulent actuellement autour de trois thèmes principaux: o les problématiques relises au corps des femmes, o la question du pouvoir, o le rapport au travail et à l'argent.
"C'est ce que révèle l'enquête menée en 1988-1989 par le collectif Femmes en tête dans le cadre des activités organisées pour souligner le 50e anniversaire du droit de vote des Québécoises.
Fournier (Francine), "Travail et mouvement des femmes: une histoire visible" in ouvrage sous la direction de Marie Lavigne et Yolande Pinard, TRAVAILLEUSES ET FÉMINISTES. LES FEMMES DANS LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE. Chapitre 1 (pp. 7-60). Montréal : Éditions du Boréal-Express, 1983, 432 pp.
Lamoureux (Diane), " Nos luttes ont changé nos vies. Limpact du mouvement féministe " in ouvrage sous la direction de Gérard Daigle et Guy Rocher, LE QUÉBEC EN JEU. COMPRENDRE LES GRANDS DÉFIS. Chapitre 25 (pp. 693 à 711). Montréal: Les Presses de lUniversité de Montréal, 1992, 812 pp.
Diane LAMOUREUX est professeure au Département de science politique de l'Université Laval.
"Désormais, il ne suffisait plus que les femmes se contentent d'être des mères attentives et des épouses dévouées; il fallait en plus qu'elles soient ouvertes sur le monde. Cependant, il n'était pas encore question de les amener à participer à ce monde; elles devaient le comprendre, mais non le bâtir! À cette époque, une femme c'est avant tout une mère, et son rapport au monde est filtré par son mari ou ses enfants; sa tâche reste de leur procurer un cocon douillet où se réfugier à l'abri de la tourmente du monde.
"Que de chemin parcouru en trente ans! La société québécoise a découvert la mixité, non sans grincement de dents.
"Aujourd'hui, il semble assez banal que les femmes, au même titre que les hommes, fassent des choix quant à leur avenir, un avenir qui ne s'impose pas à elles comme un destin. Cependant, si le mariage n'entraîne plus l'asservissement des femmes ni leur disparition symbolique, si la maternité est beaucoup plus librement choisie, si le marché du travail et les emplois valorisés socialement ne sont plus totalement une chasse gardée masculine, ce n'est pas du simple fait de l'évolution naturelle de la société. C'est d'abord et avant tout parce que des femmes ont lutté et ont fait éclater les frontières du possible. Lorsqu'on parle du mouvement féministe, c'est de cela qu'il s'agit.
- Laurin-Frenette, Nicole, sociologue, Université de Montréal, La libération des femmes . Un article publié dans la revue Socialisme québécois, no 24, 1er trimestre 1974, pp. 47-62. Montréal: Éditions coopératives Albert Saint-Martin.
Pinard (Yolande), "Les débuts du mouvement des femmes" in ouvrage sous la direction de Marie Lavigne et Yolande Pinard, LES FEMMES DANS LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE. ASPECTS HISTORIQUES. (pp. 61-88). Collection Études dhistoire du Québec, no 8. Montréal : Les éditions du Boréal Express, 1977, 215 pp.
"Le mouvement des femmes qui apparaît à la fin du siècle dernier au Québec émerge principalement à Montréal, dans un contexte de crise urbaine. L'expansion de l'action féminine et le développement du féminisme coïncident avec l'éclosion simultanée du mouvement de réforme urbaine qui a commencé à se structurer dans les villes canadiennes depuis les années 1880. Des femmes s'enrôlent dans ce mouvement et se dotent d'instruments de revendication autonomes parfois calqués sur le modèle des organisations masculines. Une communauté d'intérêts, favorisée par une même appar-te-nance de classe, c'est-à-dire bourgeoise, amène les deux types d'organisation à collaborer fréquemment dans la poursuite d'actions communes.
"Tributaire de l'évolution du mouvement des femmes au Canada et, d'une façon plus générale, dans le monde occidental, le mouvement montréalais articule ses principaux objectifs autour de la réorganisation du travail philanthropique dans la métropole, de la défense de l'égalité des femmes au travail et de la promotion plus globale de leurs droits.
"Cette étude porte d'abord et avant tout sur le Montreal Local Council of Women (MLCW) fondé en 1893. Une fois le mouvement replacé dans son contexte canadien et international, nous définirons les motifs qui ont poussé des Montréalaises sur la voie du regroupement de leurs forces. Puis, nous nous pencherons plus précisément sur le MLCW en présentant les réactions que sa création a suscitées et un survol de ses premières actions entre 1893 et 1902, où se dessinent les grandes luttes du 20e siècle. Enfin, nous terminerons par l'exposé d'une nouvelle tendance au sein du mouvement, le féminisme chrétien.
Toupin, Louise, [spécialiste en science politique (Institut de recherches et d'études féministes) et professeure], Les courants de pensée féministe (1998). Un texte publié dans l'ouvrage Qu'est que le féminisme? Trousse d'information sur le féminisme québécois des vingt-cinq dernières années, Montréal, Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine/Relais-femmes, 1997. (Une mise à jour de ce texte, effectuée en 1998, est diffusée sur le site Netfemmes: www.netfemmes.org). [Autorisation accordée par l'auteur le 23 juillet 2003]
Vandelac (Louise,) "À droites toutes! ou limpact des droites sur le féminisme et les rapports de sexes" in ouvrage sous la direction de Lizette Jalbert et Laurent Lepage, NÉO-CONSERVATISME ET RESTRUCTURATION DE LÉTAT. Troisième partie: restructuration de la politique sociale (pp. 219-232) Collection Études déconomie politique. Montréal : Les Presses de lUniversité du Québec, 1986, 274 pp.
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"La plupart des critiques du néo-conservatisme, aux accents nostalgi-ques de la croissance, occultent les complicités et les contradictions entre patriarcat et capitalisme et négligent d'articuler les rapports de classes et de sexes tant dans les sphères productives que reproductives , bref, demeurent des critiques partielles et partiales, voire androcentristes.
"Cependant, il ne s'agit pas simplement d'éclairer l'autre face de ces demi-analyses pour faire apparaître les femmes, comme cas spécifique au général masculin, dans l'espoir de compléter ainsi le tableau. Ce qu'introduit l'analyse de l'articulation des rapports de sexes et de classes, c'est non seulement une nouvelle figure de droite, celle du patriarcat et/ou du masculinisme, mais c'est un redécoupage et un autre regard sur les droites.
Dernière mise à jour de cette page le Samedi 24 janvier 2004 17:06
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue