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Statistiques et caractéristiques des jeunes Montréalais
par la Direction de la santé publique de Montréal-Centre

Le site web de Santé publique de Montréal-Centre est fermé, mais nous avons conservé les données qu'on retrouvait sur les jeunes Québécois et Québécois
http://www.santepub-mtl.qc.ca/Priorites/jeunes/statlist.html


Sujet: Le suicide chez les jeunes Montréalais est-il fréquent ?

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par
Direction de la santé publique de Montréal-Centre

http://www.santepub-mtl.qc.ca/Priorites/jeunes/suicide.html

Chez ceux de 12 à 17 ans :

Pendant la période 1990-1992, 14 des 80 décès d'adolescents à Montréal-Centre étaient en fait des suicides (soit une moyenne annuelle de 4,3). Dans la majorité des cas, c'était des garçons et les modes de suicide les plus fréquents étaient la pendaison, la strangulation ou l'asphyxie (1).

Peu nombreuses à réussir leur acte de désespoir, les filles sont six fois plus souvent hospitalisées pour des tentatives de suicides que les garçons ( 150 p. 100 000 contre 23 p. 100 000). On peut dire qu'en moyenne 84 adolescentes montréalaises de 12 à 17 ans ont été hospitalisées pour tentative de suicide par année, soit environ une tous les quatre jours. Elles ont presque toutes recours aux substances solides ou liquides dont principalement les médicaments (analgésiques, etc.) (2).

Tous les gestes ou les pensées suicidaires ne conduisent pas nécessairement à un décès ou à une hospitalisation de courte durée. Pour avoir une mesure plus complète, nous devons considérer les événements reliés au suicide qui sont rapportés par l'individu lui-même au sein d'enquêtes. Dans l'enquête portant sur la réalité personnelle et sociale des élèves inscrits au secondaire au Québec (3), on constate que 12% des élèves avouent avoir fait un parasuicide (4). La différence entre les filles et les garçons est notable, 16% contre 6%.

L'Enquête sociale et de santé nous permet de caractériser les jeunes qui sont âgés de 15 à 19 ans du Québec : " Ainsi, les jeunes de 15-19 ans qui ont déclaré avoir déjà fait une tentative de suicide (5) au cours de leur vie sont plus nombreux chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes (8% c. 3,9%) [...], chez les jeunes qui ne sont pas habituellement aux études que chez ceux qui le sont (13% c. 5%) et chez les jeunes qui se considèrent pauvres (10%) de même que chez ceux qui présentent un niveau élevé de détresse psychologique (14%) ou qui ont un faible niveau de soutien social (15%). La plupart de ces proportions doivent cependant être interprétées avec prudence car les faibles effectifs rendent ces estimations imprécises. (7)

Et «par contre, la proportion de jeunes qui ont déclaré avoir déjà fait une tentative est moins élevée chez les enfants de familles biparentales intactes (4,3%) que dans les autres types de ménages, ce qui n'est pas le cas chez les jeunes ayant rapporté des idées suicidaires (6). De plus, les jeunes de 15-19 ans qui ont connu la séparation ou le divorce de leurs parents avant l'âge de 12 ans sont plus nombreux à avoir déclaré une tentative de suicide que ceux qui n'ont pas connu une telle séparation (10% c. 5%), alors qu'une telle relation n'a pas été détectée dans le cas des idées suicidaires " » (7).

À Montréal-Centre, l'Enquête sur les habitudes de vie des élèves du secondaire fréquentant une polyvalente du secteur francophone de la Commission des écoles catholiques de Montréal réalisée dans la même période ne permet pas de saisir la réalité de tous les adolescents montréalais mais jette des jalons importants dans notre compréhension du suicide. L'étude révèle que 29% de ces élèves ont pensé sérieusement à se suicider et que 11% ont déjà fait un parasuicide (8). Dans le rapport d'étude, l'auteur mentionne que: " Les filles ont plus tendance que les garçons à manifester des pensées suicidaires ". (8)

Chez les jeunes adultes de 18 à 24 ans :

Pendant la période 1990-1992, le suicide constitue la première cause de décès chez les jeunes adultes montréalais. En effet, 87 des 327 décès des jeunes adultes étaient en fait des suicides (soit une moyenne annuelle de 29). Dans la majorité des cas, ce sont des garçons (72 décès) et les modes de suicide les plus fréquents sont la pendaison, la strangulation et l'asphyxie et, à un degré moindre, les armes à feu ou les explosifs. Les filles ont recours à la pendaison, à la strangulation et à l'asphyxie autant qu'aux médicaments.

À la différence des suicides complétés, les filles sont presque autant hospitalisées pour des tentatives de suicides que les garçons (33 p. 100 000 contre 36 p. 100 000). On peut dire qu'en moyenne, 68 Montréalais de 18 à 24 ans ont été hospitalisés pour tentative de suicide par année, soit environ un tous les cinq jours. Les filles ont majoritairement recours aux substances solides ou liquides dont principalement l'intoxication par médicament. Les garçons ont recours à ces substances ainsi qu'aux instruments tranchants et perforants.

Tous les gestes ou les pensées suicidaires ne conduisent pas nécessairement à un décès ou à une hospitalisation de courte durée. Pour avoir une mesure plus complète, nous devons considérer les événements reliés au suicide qui sont rapportés par l'individu lui-même au sein d'enquêtes.

Au Québec, l'Enquête sociale et de santé suggère que 6% des jeunes âgés de 15 à 24 ans aient fait un parasuicide (4) au cours de leur vie et que 2% en ait fait un au cours des 12 mois ayant précédé l'enquête. Quand on compare cette prévalence à celle des autres groupes d'âges, il s'agit de la plus élevée. Il n'y a pas de différence significative entre les jeunes garçons et les jeunes filles. Les médicaments et la taillade des veines sont les moyens utilisés déclarés les plus fréquents (9).

La même enquête nous renseigne également sur les idées suicidaires des jeunes québécois. Ainsi, 12% des jeunes de 15 à 24 ans rapportent avoir sérieusement pensé au suicide au cours de leur vie et 8% au cours des douze mois précédant l'enquête. Ce sont les jeunes de 15 à 24 ans qui présentent la prévalence la plus élevée quand on la compare aux autres groupes d'âge. Toutefois, il n'y a pas de différence significative entre les jeunes garçons et les jeunes filles. Les nombres étaient généralement insuffisants pour permettre une analyse des caractéristiques des jeunes ayant rapporté des idées suicidaires, mais il semble que " L'analyse selon le statut d'activité, établi pour les deux semaines ayant précédé l'enquête, montre une prévalence plus élevée chez les étudiants (9%) et les sans emploi (7%) "(9). On sait également que parmi l'ensemble des personnes qui ont rapporté avoir eu des idées suicidaires, " la prévalence des idées suicidaires décroît aussi avec le niveau de revenu ; le taux est environ deux fois plus élevé (7%) chez les personnes très pauvres que chez les personnes se situant dans les catégories de revenu moyen supérieur (4%) ou supérieur (3%) " (9).

Enfin, aucune étude représentative des jeunes adultes montréalais ne nous permet d'évaluer l'ampleur des expériences de suicide. Par contre, nous pouvons à titre indicatif mentionner quelques résultats d'un sondage réalisé auprès des étudiants de l'UQAM en 1995-1996. Selon ce sondage, " un peu plus d'un quart (27%) des répondants ont reconnu avoir eux-mêmes pensé au suicide " et " 4% des répondants ont dit qu'ils ont déjà tenté de se suicider " (10).



Notes et références:

(1) Fichier des décès 1990 à 1992. Reçus en 1996. MSSS.
(2) Fichier Med-Écho 1990-1991 et 1991-1992. Reçus en 1994. MSSS.
(3) Cloutier, R., Champoux, L., Jacques, C., Chamberland, S. Enquête ados, familles et milieu de vie, la parole aux ados! Bureau québécois de l'année internationale de la famille et l'association des centres jeunesse du Québec en collaboration avec l'équipe du Centre de recherche sur les services communautaires de l'université Laval, 1994.
(4) L'expression parasuicide est plus appropriée que " tentative de suicide " dans un cas auto-déclaré car il est difficile d'établir l'intention réelle de mourir du déclarant.
(5) Des tentatives suicidaires peuvent comprendre des gestes suicidaires interrompus ou des tentatives graves.
(6) Les idées peuvent comprendre à la fois des pensées suicidaires légères ou intenses pouvant induire un haut niveau de détresse psychologique.
(7) Camirand, J., Un profil des enfants et adolescents québécois. Monographie no. 3, Enquête sociale et de santé 1992-1993. Montréal : Santé Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux, gouvernement du Québec, 1996.
(8) Dussault, R. Hurteau, M. Les habitudes de vie des élèves du secondaire fréquentant une polyvalente de la commission des écoles catholiques de Montréal. Secteur francophone. Rapport d'étude . Secteur des interventions spécifiques dans l'école montréalaise, Commission des écoles catholiques de Montréal, 1994, 87 pages.
(9) Bellerose, C., Lavallée, C., Chénard, L., Levasseur, M. (sous la direction de). Et la santé, ça va en 1992-1993 ? Rapport de l'Enquête sociale et de santé 1992-1993, volume 1. Ministère de la Santé et des Services sociaux, Gouvernement du Québec, Santé Québec, Montréal, 1995.
(10) Mishara, B. Les tentatives de suicide, l'idéation suicidaire et les expériences de suicide des étudiants de l'UQAM : résultats d'un sondage en 1995-1996. Version préliminaire citée avec l'approbation de l'auteur. Centre de recherche et d'intervention sur le suicide et l'euthanasie (CRISE) en collaboration avec Le Centre d'écoute et de référence Halte Ami. Université du Québec à Montréal, 1996.

Personne ressource:
Hélène Riberdy
Direction de la santé publique
Le 22 avril 1997.

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Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 02 avril 2003 13:19
Par Jean-Marie Tremblay, sùociologue