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Statistiques et caractéristiques des jeunes Montréalais
par la Direction de la santé publique de Montréal-Centre

Le site web de Santé publique de Montréal-Centre est fermé, mais nous avons conservé les données qu'on retrouvait sur les jeunes Québécois et Québécois
http://www.santepub-mtl.qc.ca/Priorites/jeunes/statlist.html


Sujet: Les jeunes Montréalais présentent-ils
des troubles mentaux ou d'adaptation ?

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Est-ce que les jeunes présentent
des troubles mentaux ou d'adaptation ?

par
Direction de la santé publique de Montréal-Centre

http://www.santepub-mtl.qc.ca/Priorites/jeunes/troubles.html

Chez les enfants de 6 à 11 ans

Nous savons peu de la santé mentale des jeunes de 6 à 11 ans. En 1992, une enquête québécoise sur la santé mentale des jeunes de 6 à 14 ans nous permet d'éclairer en partie les problèmes avec lesquels les jeunes sont aux prises (1).

Globalement, il ressort qu'en 1992, 15% des enfants de 6 à 11 ans présentent au moins un trouble mental. Les garçons sont plus nombreux à présenter un trouble mental que les filles (16% contre 13%).

Les troubles peuvent être regroupés en deux grandes catégories, les troubles intériorisés et les troubles extériorisés. Dans son profil des enfants et des adolescents québécois, J. Camirand fait bien ressortir ces deux aspects à partir des résultats de l'évaluation faite auprès des jeunes dans la même enquête.

Nous présentons ici des extraits de cet ouvrage :

" La prévalence et la nature des troubles mentaux sont fortement liés à l'âge et au sexe de l'enfant et de l'adolescent. Chez les jeunes de 6-11 ans, un enfant sur dix (10%) présente au moins un trouble intériorisé, soit 9% des garçons et 11% des filles [...]. La prévalence des troubles extériorisés à cet âge (8%) est surtout le fait des garçons puisque 11% des garçons présentent au moins un de ces troubles, alors que c'est le cas de seulement 3,8% des filles.

Les différents troubles intériorisés ont des prévalences qui varient entre 1% et 5% chez les garçons et les filles de 6-11 ans. Les troubles les plus fréquents sont l'hyperanxiété (2) chez les filles (4,7%) et la dépression majeure (3) chez les garçons (4,1%), de même que l'angoisse de séparation (4) chez les garçons et les filles (3,2% et 3,4%). Les phobies (5) sont plus fréquentes chez les filles que chez les garçons de cet âge (3,2% c. 1,3%). La phobie de la noirceur est la plus fréquemment rapportée chez les enfants de 6-11 ans.

Les différences entre les sexes sont beaucoup plus importantes pour les troubles extériorisés, et les trois troubles étudiés ici sont plus prévalents chez les garçons que chez les filles. Ainsi, entre 6% et 7% des garçons de 6-11 ans présentent soit de l'hyperactivité (6) soit un trouble d'opposition (7), comparativement à 2% des filles. Le trouble des conduites (8) est un peu plus fréquent chez les garçons que chez les filles (2,4% c. 1,3%) " (9).

Elle ajoute :

" Le portrait qui se dégage de l'évaluation faite par les parents est différent [...]. Selon leur déclaration, plus d'un enfant sur dix présente une phobie simple. De plus, les parents sont un peu plus enclins à repérer des signes d'hyperactivité. Selon eux, 6% des enfants seraient hyperactifs alors que la prévalence selon l'évaluation de l'enfant est de 6% chez les garçons et 1,7% chez les filles. Les professeurs sont beaucoup plus enclins à repérer ces signes. Selon ces derniers, 9% des enfants, soit 13% des garçons et 5% des filles, présenteraient des signes d'hyperactivité. " (9)

Chez les jeunes de 12 à 17 ans

Puisque la notion de troubles de comportement est assez large et se confond souvent avec délinquance et violence, nous préférons parler ici de troubles d'adaptation.

En ce qui concerne l'ampleur des troubles mentaux chez les adolescents de 12 à 14 ans, il ressort que 24% des filles rapportent au moins un trouble mental contre 11% des garçons. Tous ces problèmes ne s'accompagnent pas toujours de manifestations extérieures claires. Ainsi, seulement 11% des filles et 6% des garçons rapportent des troubles mentaux accompagnés d'au moins un problème d'adaptation (problèmes d'adaptation à la maison, à l'école ou avec les pairs) (1).

Précisons que " plus d'une adolescente sur cinq présente un trouble intériorisé (10) (22%) alors que la prévalence est seulement de 7% chez les garçons [...]. Les troubles extériorisés (11) sont beaucoup moins prévalents (4,4%) que les troubles intériorisés, du moins chez les filles : 6% des garçons et 3% des filles présentent un trouble extériorisé. Les troubles intériorisés entraînant des difficultés d'adaptation (à la maison, avec les pairs ou à l'école) ont été rapportés par 9% des filles et 2,2% des garçons. Les troubles extériorisés entraînant des difficultés d'adaptation ont été rapportés par 2,3% des filles et 3,7% des garçons [...] " (9).


Notes et références:

(1) Valla, J.P., Breton, J.L., Bergeron, L. et al., Enquête québécoise sur la santé mentale des jeunes de 6 à 14 ans 1992. Rapport synthèse. Hôpital Rivière-des-Prairies et Santé Québec, en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, gouvernement du Québec 1994, 132 pages.
(2) L'hyperanxiété est un trouble caractérisé par une anxiété ou des soucis excessifs (au sujet d'événements à venir, de comportements passés ou de performances) avec ou sans manifestation physique (tension musculaire, palpitations).
(3) La dépression majeure est caractérisée par une humeur dépressive ou irritable ou une perte d'intérêt associée à d'autres symptômes (troubles de l'appétit, du sommeil, idées suicidaires...) persistant depuis au moins deux semaines.
(4) L'angoisse de séparation se caractérise par une anxiété excessive lorsque l'enfant doit se séparer des personnes auxquelles il est attaché.
(5) Les phobies sont des peurs persistantes qui suscitent une angoisse incontrôlable.
(6) L'hyperactivité avec déficit de l'attention est un trouble qui se manifeste par une inattention (ex. : n'écoute pas), une impulsivité (ex. : incapable d'attendre), ou une hyperactivité (ex. : agitation) anormale pour le niveau de développement de l'enfant et qui affecte son comportement social, sa performance scolaire ou son estime de lui.
(7) Le trouble d'opposition est caractérisé par un ensemble de comportements, de négativisme fréquent, d'hostilité et de provocation, sans violation grave des droits fondamentaux d'autrui.
(8) Les troubles des conduites sont des conduites répétitives et persistantes comportant une violation des normes, des règles ou des droits fondamentaux d'autrui (agressions physiques, vols, méfaits...).
(9) Camirand, J. Un profil des enfants et adolescents québécois. Monographie no. 3, Enquête sociale et de santé 1992-1993. Montréal : Santé Québec, ministère de la Santé et des Services sociaux, gouvernement du Québec, 1996.
(10) Il s'agit principalement de la phobie simple, de la dépression majeure, de l'hyperanxiété et de l'angoisse de séparation.
(11) Il s'agit principalement de l'hyperactivité, des troubles d'opposition et des troubles des conduites.

Personne ressource:
Hélène Riberdy
Direction de la santé publique
Le 22 avril 1997.

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Dernière mise à jour de cette page le Mercredi 02 avril 2003 13:20
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue