Dunnigan (Lise), «Certains comportements de santé propres aux femmes» in ouvrage publié sous la direction de Carmen Bellerose, Claudette Lavallée, Lucie Chénard et Madeleine Levasseur, Santé Québec. Et la santé, ça va en 1992-1993 ? Rapport de l’enquête sociale et de santé 1992-1993, Volume 1. Chapitre 10, «Certains comportements de santé propres aux femmes», pages 169-184. Québec: Gouvernement du Québec, Santé Québec, 1995, 412 pages.
- Lise Dunnigan, Direction de l'évaluation, ministère de la Santé et des Services sociaux.
Les comportements de santé propres aux femmes qui font l'objet de ce chapitre sont les suivants: le recours aux diverses techniques de dépistage des cancers du sein et du col de l'utérus, et la consommation d’anovulants et de médicaments à teneur hormonale pour le traitement de problèmes reliés à la ménopause ou pour d'autres raisons.
Dubois (Lise), "La santé et l’avenir", in ouvrage sous la direction de Madeleine Gauthier, Léon Bernier, Francine Bédard-Hô, Lise Dubois, Jean-Louis Paré, André Roberge, Les 15-19 ans. Quel présent ? Quel avenir ? Chapitre 5, pages 115 à 136. Montréal : Institut québécois de recherche sur la culture, 1997, 252 pages
«L'espérance de vie est tributaire de l’enfance, tout comme la position sociale est déterminée tôt dans la vie (Marmot, 1994: 2 10). Ainsi, l'emploi d'un adulte dépend en partie de son vécu à l'adolescence, cette période importante de la vie où se produisent, en peu de temps, de multiples transformations physiologiques, psychologiques et sociales. Nous pensons que les modes de vie des adolescents sont reliés à la santé de deux façons distinctes. Tout d'abord, ils peuvent affecter la santé immédiate, par exemple dans le cas des pratiques sexuelles et des maladies transmises sexuellement (MTS). Ils peuvent aussi affecter la santé future, entre autres lorsqu'une première cigarette entraîne une dépendance qui provoquera peut-être un cancer du pou-mon à l'âge adulte. Mais ces modes de vie qu'on sait étroitement liés à la position sociale (par exemple, on fume moins à mesure que l'on monte dans l'échelle sociale) ne seraient-ils pas eux-mêmes déterminants pour la position sociale future?
«Les dimensions sociales de la santé nous intéressent car les différents groupes d'âge d'une même population n'ont pas bénéficié d'un allongement d'espérance de vie équivalent au fil des ans. Il a pu sembler, un temps, que ces inégalités ne touchaient que les plus démunis de la société et qu'une cer-taine équité permettait d'égaliser les chances dans les classes moyennes et supérieures (Frank et Mustard, 1994: 8). Mais on sait aujourd'hui que la santé et l'espérance de vie s'améliorent à mesure que l'on monte dans l'échelle sociale (Blaxter, 1990: 6), et ce, de façon graduelle, sauf en très bas âge et en fin de vie (Townsend et Davidson, 1982: 20). C'est la position relative de l'individu par rapport aux autres dans la société, et non son revenu réel, qui, à l'âge adulte, serait importante pour sa santé (Marmot, 1994: 211). Ces inéga-li-tés se reflètent aussi chez les enfants au fil de l'évolution des sociétés (Townsend et Davidson, 1982: 70).
FERLAND (Marc) et PAQUET (Ginette), "L'influence des facteurs sociaux sur la santé et le bien-être", in ouvrage sous le direction de Vincent Lemieux, Pierre Bergeron, Clermont Bégin et Gérard Bélanger, LE SYSTÈME DE SANTÉ AU QUÉBEC. Organisations, acteurs et enjeux. Chapitre 3, pages 53 à 72. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1994, 370 pages.
«La santé et le bien-être des individus et des collectivités tiennent à un ensemble de dimensions et de facteurs sociaux qui débordent largement 1e système des soins de santé. Le présent chapitre s'appuie sur une revue des publications nord-américaines et européennes pour précisément mettre en lumière les liens entre la santé, la position sociale des individus et leurs milieux de vie. La prise en compte de ces facteurs sociaux est importante tant pour l'analyse du secteur de la santé que pour le choix des interventions publiques dans ce secteur.
«Plusieurs modèles théoriques ont été proposés pour expliquer le rôle de l'ensemble des facteurs associés à la santé et au bien-être, en partant du "modèle" de Lalonde jusqu'à celui de Evans et Stoddart, en passant par ceux de Blum et Dever (Dever, 1980; Evans et Stoddart, 1990; Conseil des affaires sociales et de la famille, 1984; Raeburn et Rootman, 1989; Milio, 1986). Malgré leurs différences, ils ont en commun le fait de considérer simultanément plusieurs facteurs, ce qui rejoint une vision holistique ou multifactorielle. En plus du système de santé, les principaux déterminants mentionnés sont: le patrimoine biologique (le bagage génétique individuel), les habitudes de vie (le tabagisme, la sédentarité, la sur-consommation de drogue ou d'alcool, etc.), I'environnement physique (contaminants et agresseurs chimiques dans divers milieux de vie et de travail) et l'environnement social (la culture et les représentations sociales, la vie communautaire ou de quartier, le statut social, etc.).
Guyon (Louise), "La santé physique" avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée in Derrière les apparences. Santé et conditions de vie des femmes. Chapitre 3, pp. 37 à 66. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la santé et des services sociaux, novembre 1996, 384 pages.
«Avec l'état de santé, on aborde un champ d'analyse plus complexe puisque les définitions de la santé et de la maladie sont culturellement déterminées, en ce sens qu'elles varient selon la culture et le milieu social d'où elles émanent. Elles varient aussi dans le temps, influencées par les courants sociaux et les idéologies qui les sous-tendent. Entre ces deux pôles (santé et maladie), s'installe une zone nébuleuse qui variera en étendue et en direction selon les individus, les groupes ou les époques. Ce qui est vu comme pathologique chez certains sera perçu comme faisant partie de l'ordre des choses chez d'autres. L'exemple le plus récent, et peut-être le plus spectaculaire pour le propos de ce livre, est l'inclusion du syndrome prémenstruel (SPM) dans la liste des problèmes de santé mentale du DSM IV*. Écarté de justesse lors de la version précédente, le SPM est désormais considéré comme une pathologie arrêtée (Vines, 1993). Et pourtant, un grand nombre de femmes qui vivent ces symptômes seraient étonnées, et même indignées, d'apprendre qu'elles sont "atteintes d'une maladie mentale". Il en est de même pour d'autres phénomènes qui, au cours des ans, sont passés de "phénomènes sociaux ou moraux" à des catégories de pathologies d'ordre physique ou psychologique, par exemple: l'alcoolisme, l'homosexualité et même certains états associés au vieillissement.
«Bref, la santé comporte à la fois des éléments objectifs et subjectifs qu'il n'est pas toujours facile de départager. Les données dont il sera fait mention dans les pages qui suivent n'échappent pas à l'arbitraire, d'autant plus qu'elles sont basées majoritairement sur les aspects quantitatifs de la santé: présence de symptômes ou de limitations d'activité, consultations de professionnels de la santé ou encore comportements préventifs. Au moment de les interpréter, il importe de se rappeler qu'elles sont la résultante, à un moment donné, d'un ensemble d'événements démographiques, sociaux et personnels qui ont modelé de façons diverses le destin des générations de femmes qui constituent le sujet de cette étude.
Guyon (Louise), avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée, "Les habitudes qui agissent sur la santé" in Derrière les apparences. Santé et conditions de vie des femmes. Chapitre 6, pp. 97 à 126. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la santé et des services sociaux, novembre 1996, 384 pages.
«Le lien entre les habitudes de vie et la santé n'est plus à démontrer. La documentation, tant scientifique que populaire, regorge de données concernant les effets bénéfiques ou délétères, selon le cas, de certaines pratiques individuelles, tels l'exercice physique ou le tabagisme, sur l'état de santé et même sur l'espérance de vie des personnes qui s'y adonnent. La notion de responsabilité face à sa propre santé est devenue un impératif, remplaçant l'ancienne association "maladie = punition divine", qui avait marqué les générations antérieures. Ce discours s'est maintenant élargi aux risques collectifs auxquels sont exposées les populations à cause des diverses sources de pollution (industrielle, urbaine, agricole, etc.). Le partage entre la responsabilité individuelle et la responsabilité collective (cette dernière étant souvent considérée comme une prérogative de l'État) est alors devenu difficile à opérer. Actuellement, en période de récession économique et dans le contexte de " rationalisation des ressources collectives ", le balancier risque, encore une fois, d'osciller vers la responsabilité individuelle. Il importe alors d'user de prudence dans l'interprétation des résultats sur les habitudes de vie des gens, car ils sont influencés par les grands courants du moment (ex.: campagnes antitabac), mais aussi par des situations de vie fort variables (pauvreté, scolarisation, influence des pairs, etc.).
«Chez les femmes, la question des habitudes de vie a toujours été étroitement associée aux restrictions et aux obligations liées à leur sexe. Pendant longtemps, l'exercice physique, la consommation de tabac et d'alcool n'ont pas été considérés comme étant " d'essence féminine "; par contre, les canons de la mode ont toujours imposé au corps des; femmes des contraintes lourdes de conséquences pour leur santé, tant physique que psychologique. Si l'ère des corsets et des vêtements encombrants semble révolue, la seconde moitié du XXe siècle, qualifiée d'ère de libération des femmes, prélève toujours un lourd tribut sur leur santé en les obligeant à garder une apparence jeune, à rester minces et sexuellement attrayantes tout au long de leur vie. Pour les femmes de cette fin de siècle, la beauté passe souvent par les régimes amaigrissants, les hormones et la chirurgie esthétique (Bordo, 1993).
Guyon (Louise), avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée, "Les jeunes femmes", in Derrière les apparences. Santé et conditions de vie des femmes. Chapitre 11, pp. 181 à 202. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la santé et des services sociaux, novembre 1996, 384 pages.
«La littérature scientifique sur les adolescentes est abondante, mais beaucoup plus spécifique que globale, en ce sens que les études portent sur des aspects très précis, comme la contraception, l'image corporelle, les maladies transmissibles sexuellement (MTS), le tabagisme ou la détresse psychologique. Par contre, la situation des jeunes femmes est moins documentée et cela est probablement dû au fait qu'il s'agit d'un groupe moins défini; dans certaines études, elles sont comprises avec les adolescentes, alors que d'autres les incluent dans une catégorie plus large (par exemple les femmes de 20 à 44 ans). Il sera ici question des femmes âgées de 15 à 24 ans et, comme ce groupe comporte à la fois des adolescentes et des jeunes adultes, les données seront présentées en séparant les 15-19 ans et les 20-24 ans. Afin de bien démarquer les particularités des jeunes, des comparaisons seront établies avec les femmes de 25 ans et plus.
«Les adolescentes et les jeunes femmes se disent généralement en bonne santé physique; par contre, elles manifestent plus de problèmes d'ordre psychologique que leurs aînées. Elles sont également à une période de leur vie où elles adoptent des attitudes et des comportements qui auront des effets à long terme sur leur santé. C'est pourquoi trois problématiques sont abordées dans ce chapitre: les habitudes de vie à partir de l'usage du tabac, de la consommation d'alcool et du poids corporel, les attitudes et les comportements face aux MTS et au sida et, finalement, la santé psychologique.
Guyon (Louise), avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée, "Les femmes âgées", in Derrière les apparences. Santé et conditions de vie des femmes. Chapitre 12, pp. 203 à 215. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la santé et des services sociaux, novembre 1996, 384 pages.
«En 1994, il y avait au Québec 506200 femmes âgées de 65 ans et plus, soit 14 % de la population féminine et 7 % de l'ensemble de la population québécoise (Duchesne, 1995). On prévoit qu'en 2031, elles seront plus de 900 000 et formeront alors la grande majorité des personnes du troisième âge, puisque l'on comptera seulement 65 hommes pour 100 femmes chez les 65 ans et plus. Les femmes âgées de 75 ans et plus (218 100 en 1994) représenteront alors près de 50 % des femmes âgées. Cette croissance importante en proportion et en nombre justifierait à elle seule le choix d'inclure la population des femmes âgées dans cette monographie. Mais c'est surtout l'importance des problèmes de santé physique et psychologique et la précarité des conditions socio-économiques d'un grand nombre d'entre elles qui ont présidé à ce choix. En fait, toutes les études qui ont été menées sur les femmes âgées dans les sociétés occidentales font ressortir deux éléments principaux: la présence de maladies chroniques et l'appauvrissement (Smeeding, 1991; Hardy et Hazelrigg, 1993).
Lavallée (Claudette) (coordonnatrice de projet, Santé Québec), "Les femmes cries et inuites du Nord québécois", in ouvrage sous la direction de Louise Guyon, avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée, , in Derrière les apparences. Santé et conditions de vie des femmes. Chapitre 15, pp. 249 à 287. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la santé et des services sociaux, novembre 1996, 384 pages.
«NOTE: Le texte qui suit présente des résultats d'enquêtes sur la santé des femmes autochtones. La valeur accordée, tout au long de ce livre, à l'impact du milieu sur la santé et les conditions de vie, a aussi joué dans ce choix: la compréhension et l'analyse des résultats ne peuvent se faire qu'à la lumière de l'histoire, de la situation géographique et de la situation socioculturelle actuelle des femmes cries et inuites.
«Font l'objet du présent chapitre les femmes cries et inuites habitant la région la plus septentrionale du Québec. Ces populations sont dispersées sur un vaste territoire situé entre le 49e et le 55e parallèle pour les Cris et au nord de ce dernier pour la population inuite. Comme l'illustre la carte ci-jointe, la population crie, d'environ 9 300 personnes, est répartie en neuf bandes dont les effectifs varient entre 400 et 2 400 habitants; 64 % des Cris font partie des communautés de la côte de la baie James et de la baie d'Hudson, tandis que les autres résident dans les villages situés à l'intérieur des terres, au bord de lacs et de rivières. La population couverte par l'enquête inuite est estimée à 7 078 personnes dispersées dans 14 villages comptant entre 100 et 1 100 personnes. Soixante pour cent de la population réside sur la côte de la baie d'Hudson et 40 % sur celle de la baie d'Ungava.
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