Le Quotidien, Chicoutimi, le Jeudi 29 août 2002, page 8. Chronique: Votre opinion.
Les rêveries chiffrées de la ministre Maltais
Sergieh F. Moussally, économiste DSEA, UQAC.
Le passage récent au Saguenay de la ministre déléguée à l'Emploi, Agnès Maltais, a été marqué par un dérapage verbal, illustrant l'ampleur du désarroi de l'équipe qui nous gouverne.
À l'instar de sa collègue, Rita Dionne-Marsolais, Agnès Maltais prend pour une certitude absolue les projections hypothétiques de ses fonctionnaires. De 2001 à 2005, les emplois disponibles dans la région seraient environ 11700, selon les prévisions optimistes du ministère, soit J'équivalent de 65% du nombre actuel des chômeurs recensés (18 000 environ).
Tous ceux qui connaissent les données prévisibles du marché réel de l'emploi régional se sentiront insultés lorsque la ministre affirme, sans ambages, que la région offre « une multitude d'emplois aux jeunes finissants, aux sans-emploi et à ceux qui désirent à tout prix travailler .. »
Affirmation à double sens
Cette affirmation à double sens attribuerait le fléau du chômage à un choix individuel de refus de travailler ... en raison « d'une mentalité qui refuserait de sortir de la pauvreté en se formant et en gardant espoir! »
Insulter de cette façon le maillon le plus faible de notre collectivité - les jeunes et les sans-emploi -confirme l'incapacité des 34 futurs chômeurs de l'équipe ministérielle à assumer leurs responsabilités dans l'appauvrissement de notre région et du Québec dans son ensemble.
Les jeunes se souviendront
Avec un taux de 19%, le niveau du chômage réel dans la région, incluant le chômage déguisé et la migration des jeunes, servirait d'argument central au besoin du changement qui embrasse déjà le Québec dans son ensemble. Le récent sondage classant le PQ en dernier le prouve.
À la prochaine consultation électorale, les jeunes et les chômeurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean se souviendront des déclarations de la ministre déléguée à l'Emploi !
Dernière mise à jour de cette page le Dimanche 06 avril 2003 16:44
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue
