- BRODEUR (Jean-Marc), PAYETTE (Martin), BENIGERI (Mike), OLIVIER (Marie) et CHABOT (Dominique), "Santé buccodentaire des adultes de 35 à 44 ans du Québec en 1994-95", in JOURNAL DENTAIRE DU QUÉBEC, VOL. XXXV NOVEMBRE 1998, pages 431 à 444.
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«Il existe très peu dinformation sur la santé buccodentaire des adultes québécois. Cette étude a pour objectif destimer la prévalence des maladies buccodentaires chez les adultes de 35 à 44 ans du Québec. Pour ce faire, un échantillon stratifié a été utilisé. Le taux de participation était de 77% pour le questionnaire et 44,5% pour lexamen buccodentaire. Au total 2110 personnes ont été examinées. Les indices et les critères de diagnostic qui ont été utilisés sont ceux que lon retrouve habituellement dans les études nationales et internationales et respectent les directives de lOrganisation mondiale de la santé.
«Le nombre de dents absentes (remplacées ou non remplacées) est très élevé dans cette population. Les adultes de 35 à 44 ans ayant encore au moins une dent ont en moyenne 5,8 dents absentes et près dune personne sur 4 (23,9%) a moins de 20 dents naturelles (troisièmes molaires exclues).
«Chez les adultes de 35 à 44 ans du Québec, près de la moitié des faces dentaires (65 sur 148) ont expérimenté la carie. Ces faces sont principalement absentes (39,3 faces) ou obturées (23,9 faces). Par contre, il y a seulement 1,8 face cariée à traiter par adulte et plus de la moitié des personnes (55,5%) nont aucune face cariée à faire traiter. On note également que les nombres moyens de faces radiculaires cariées ou obturées sont faibles (respectivement 0,3 et 0,4) et que 81,3% des personnes nont aucune face radiculaire atteinte.
«La présence de tartre ou de saignement gingival sont des phénomènes dont la prévalence est élevée dans cette population. Plus de 80% des personnes ont au moins une dent qui présente un saignement gingival et 75% des personnes ont au moins une dent qui présente du tartre. Lindice CPITN qui permet dévaluer latteinte et les besoins de traitements parodontaux dune population indique que seulement 10,8% des adultes ne nécessitent aucun traitement (aucune dent avec du tartre ou avec une poche parodontale de 3,5 mm ou plus). Concernant les problèmes parodontaux sévères, 21,4% des personnes ont au moins une dent avec une poche parodontale de 6 mm ou plus. Ce chiffre atteint 73,6% pour les poches parodontales de 4 mm ou plus.
«Le niveau de brossage des dents est satisfaisant dans cette population (67% des personnes brossent leurs dents au moins 2 fois par jour) mais seulement une personne sur quatre (24,3%) utilise la soie dentaire quotidiennement. Le niveau dutilisation des services dentaires élevé avec 69,0% des personnes qui ont visité un dentiste dans la dernière année. Enfin, chez les adultes de 35 à 44 ans du Québec, près dune personne sur 3 (28,1%) est porteuse dau moins une prothèse amovible.
«Pour lensemble de ces problèmes, on note que les personnes avec un faible revenu familial et un faible niveau de scolarité présentent des prévalences plus élevées.
Les nourrissons de 5 mois. Habitudes reliées à la santé buccodentaire. (pp 21 à 24: Introduction). Étude longitudinale du développement des enfants du Québec. (ÉLEDQ 1998-2002). Volume 1, no 6. Collection "la santé et le bien-être". Québec: Institut de la statistique du Québec
- «On connaît encore mal la fréquence et le profil des affections buccodentaires des enfants québécois âgés de moins de 5 ans. Bien que les facteurs de risque biologiques de la cade soient bien compris, ils ne suffisent pas à expliquer entièrement son étiologie. Des facteurs comportementaux, psychosociaux et socio-économiques y sont associés mais leur rôle est mal documenté. On note aussi un manque d'information au sujet des facteurs associés à la présence d'autres affections buccodentaires; pensons aux problèmes de positionnement des dents qui peuvent affecter les tout-petits. Ces constats font clairement ressortir la nécessité de bien caractériser les déterminants des problèmes de santé dentaire, chez Les enfants de moins de. 5 ans, dans le cadre de l'ÉLDEQ 1998-2002, -afin de permettre la mise en oeuvre d'interventions préventives adéquates. Ce faisant, il sera possible, d'une part, de favoriser des développements dans l'application de la Loi sur la protection de la santé publique (L.R.Q., chapitre P-35) où le ministre a comme fonction de voir à ce que soient assurés des services de prévention contre les affectons dentaires. D'autre part, ces résultats contribueront à l'atteinte de l'objectif proposé par la Politique de la santé et du bien-être du Québec, soit d'ici l'an 2002, de réduire de 50 % le nombre moyen de dents cariées, absentes ou obturées chez les enfants de 6 à 12 ans (MSSS, 1992).
Dernière mise à jour de cette page le Samedi 24 janvier 2004 16:28
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue