10- L'accès aux services de santé
|
- BÉLAND (François), "L'accès aux services de santé et les régimes publics d'assurance-maladie", in ou-vrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux. Chapitre 41, pages 843 à 866. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pages.
"Le régime québécois dassurance-maladie universel est actuellement l'objet de velléités de réforme d'inspiration étrangère à sa logique. Voici éclairé l'enjeu du débat à partir d'une analyse des effets comparés du régime public universel québécois et du régime mixte américain sur l'accès aux services de santé.
"Le rapport de la Commission Rochon (1) nous apprend que le régime dassurance-maladie du Québec reçoit un appui massif de la population. Cette commission a pu affirmer qu'il fallait préser-ver l'acquis de l'universalité d'accès aux services de santé au Québec. Ainsi, l'une des recommandations principales de la Commission Castonguay-Nepveu (2) se voyait légitimée dans un contexte nord-américain alors favorable au désengagement de l'État à l'égard de la sécurité sociale et de certaines formes d'ac-tion collective. Mais l'appui de la population est-il aussi massif que le pensait la Commission Rochon? Un sondage(3) réalisé en 1985 auprès de la popula-tion du Québec démontrait que 36,1 % des répon-dants approuvaient le paiement par le patient d'une partie des coûts de la visite médicale, que 25,5 % approuvaient cette proposition dans le cas des ser-vices d'urgence et 18,9 % dans le cas des hospitali-sations. Pourtant, tout déboursé direct diminue la fréquentation des services médicaux par les dému-nis (4). La population du Québec serait-elle mal ren-seignée sur les effets de l'assurance-maladie univer-selle et sur l'accès aux services médicaux? Dans ce texte, nous allons traiter de l'effet d'une interven-tion volontariste sur l'accès aux services de santé: l'instauration d'un régime d'assurance-maladie uni-versel. Le régime québécois est actuellement l'objet de velléités de réforme d'inspiration étrangère à sa logique propre. Nous allons illustrer l'effet sur l'ac-cès aux services de santé de régimes d'assurance mixtes, tel le modèle américain, et de régimes universels, tels les régimes canadien et québécois.
1. Commission d'enquête sur les services de san-té et les services sociaux, Rapport de la Com-mis-sion d'enquête sur les services de santé et les services sociaux, Québec, Gouvernement du Québec, 1988
2. Commission d'enquête sur la santé et le bien-être social, La santé, volume IV, Rapport de la Commission d'enquête sur la santé et le bien-être social, Québec, Gouvernement du Qué-bec, 1967.
3. A.-P. Contandriopoulos et G. Tessier, "L'opi-nion de la population du Québec et des admi-nis-tra-teurs de la santé", dans: G. DesRochers (sous la direction de), Le système de santé: fi-nancement à repenser, Montréal, Les Éditions Administration et santé, 1985, p. 109-122.
4. R.G. Beck, "Economic Class and Access to Physician Services under Public Medical Care Insurance", International Journal of Health Servi-ces, 3, 1973, p. 341-355.
Fournier (Marc-André)*, Piché (Jacques)**, et Côté (Lise)***, "Recours aux services sociaux et de santé", in ouvrage publié sous la direction de Carmen Bellerose, Claudette Lavallée, Lucie Chénard et Made-leine Levasseur, Santé Québec. Et la santé, ça va en 1992-1993 ? Rapport de lenquête sociale et de santé 1992-1993, Volume 1. Chapitre 15, "Recours aux services sociaux et de santé", pages 315-340. Québec: Gouvernement du Québec, Santé Québec, 1995, 412 pages.
*GRIS, Université de Montréal; **Direction des études et indicateurs, ministère de la Santé et des Services sociaux; *** Centre de santé publique de Québec
"On peut considérer le recours aux services sociaux et de santé comme une conséquence des problèmes qui surviennent dans la vie des individus, ou comme un déterminant de leur état de santé, au même titre que les facteurs biologiques, les habitudes de vie ainsi que l'environnement physique et social (ICRA, 1991).
"Cependant, l'utilisation des services ne dépend pas uniquement des besoins des individus, mais aussi des caractéristiques socio-démographiques, des attitudes et de la capacité de ceux-ci de s'offrir des services non assurés; elle dépend également du mode d'organisation des services qui en conditionne les modalités d'accès, notamment la disponibilité des ressources et leur répartition sur le territoire (Béland, 1994; Evans et Stoddart, 1990; Andersen et Newman, 1973). Elle repose enfin sur les dispensateurs de services dont l'effectif, la qualification et la formation sont autant de facteurs qui influent sur la pratique des professionnels (Donabedian, 1973). À maints égards, l'offre régit la demande de services (Wennberg, 1993; Blais, 1990 et 1989).
"Bien qu'elles n'en brossent pas le tableau complet, les données de l'Enquête sociale et de santé 1992-1993 permettent de mieux comprendre un certain nombre de facteurs qui sont associés au recours aux services sociaux et de santé. Elles permettent de comparer le niveau de recours aux services des différents types de professionnels selon les caractéristiques socio-démographiques des individus, leurs conditions de vie, leur état de santé et leur région de résidence. Elles permettent également de connaître les motifs et la durée des problèmes à l'origine des consultations, de même que le lieu de ces consultations.
JACOB (André), "Services sociaux et groupes ethnoculturels: le débat et les pratiques au Québec", in revue NOUVELLES PRATIQUES SOCIALES, Volume 5, numéro 2, Automne 1992, pages 37 à 51. Dossier: "Relations interethniques et pratiques sociales" sous la direction de André Jacob et Micheline Labelle. Montréal, Presses de l'Université du Québec, 1992.
Département de travail social, Université du Québec à Montréal
"Les préjugés et stéréotypes sur les "voleurs de jobs" et "les voleurs de pays" ont beau être tenaces, bon an mai an, le Québec ouvre ses frontières à des milliers de nouveaux arrivants qui représentent une population en besoin de services sociaux. Partant de ce constat, l'auteur se propose de présenter les principales caractéristiques et les grandes étapes de l'adaptation des services sociaux à la présence des immigrants et des réfugiés, puis de dégager des pistes d'action pour l'avenir.
"Dans une période de crise économique comme celle des dix dernières années, la population fait souvent référence à la présence des immigrants et des réfugiés pour expliquer les causes de ses difficultés. Ces gens "différents" deviennent facilement des boucs émissaires, des souffre-douleur et, par le fait même, des victimes du racisme et de la discrimination.
"Les préjugés et stéréotypes sur les "voleurs de jobs" et "les voleurs de pays" ont beau être tenaces, bon an mal an, le Québec ouvre ses frontières à des milliers de nouveaux travailleurs: 51 420 nouveaux arrivants en 1991 dont 15 501 réfugiés (MCCI, 1992: 23). Aux prises avec de multiples difficultés, ces derniers représentent une population dont les besoins en services sociaux sont de plus en plus grands. Partant de ce constat, je me propose ici de présenter d'abord les principales caractéristiques et les grandes étapes de l'adaptation des services sociaux à la présence d'immigrants et de réfugiés, puis des pistes d'action pour l'avenir. Sur le plan méthodologique, l'opération se fonde sur une démarche descriptive pour bien délimiter les contours de l'évolution des services et fournir des bases d'analyse pour leur orientation.
OUELLET (Hector) et ROY (Jacques), "Laccessibilité aux services sociaux", in ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, Simon Langlois et Yves Martin, Traité des problèmes sociaux. Chapitre 42, pages 867 à 888. Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pages.
- "Il s'agit d'un tour d'horizon sur l'accessibilité aux services sociaux au Québec en confrontant les travaux sur le sujet aux expériences dans le milieu des pratiques.
"Faire le point sur l'accessibilité aux services sociaux au Québec, c'est accepter de s'engager dans un itinéraire où il nous faut définir les termes, les concepts, rendre compte de la diversité des angles d'analyse possibles, dégager des tendances communes, situer celles-ci au confluent de certains courants sociaux qui les traversent. Également c'est la perspective que nous retenons , cet exa-men, tout en parcourant les travaux sur le sujet, doit aussi puiser à même les expériences dans le milieu des pratiques afin d'enraciner la réflexion et de vérifier les assertions que l'on retrouve dans les écrits.
"Notre propos sera développé en quatre étapes: en premier lieu, une brève présentation historique de l'accessibilité aux services sociaux au Québec; nous aborderons dans un deuxième temps l'univers des contraintes qui se posent comme obstacles à l'accessibilité pour le citoyen, contraintes qui inscri-vent une distance entre l'individu et les services; suivra une réflexion sur des malentendus véhiculés sur la question de l'accessibilité; enfin, nous tente-rons de traduire notre réflexion en perspectives et avenues de recherche qui, selon nous, pourraient s'avérer fécondes dans le débat sur l'accessibilité des services au Québec.
Dernière mise à jour de cette page le Samedi 24 janvier 2004 16:50
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue