À propos du prof Sociologie Autres guides Plan du site Accueil Page d'accueil centrale

Bibliographie thématique

Sociologie de la famille

6- La famille québécoise

Évolution, caractéristiques actuelles et perspectives d'avenir

B.-Dandurand (Renée), "Divorce et nouvelle monoparentalité" in ouvrage sous la direction de Fernand Dumond, Simon Langlois et Yves Martin, TRAITÉ DES PROBLÈMES SOCIAUX. Chapitre 26 (pp. 519-544). Montréal : Institut québécois de recherche sur la culture, 1994, 1164 pp.

B.-Dandurand (Renée), "Un univers familial en changement", in CAHIERS DE RECHERCHE SOCIOLOGIQUE, no 14, "Savoir sociologique et transformation sociale", printemps 1990, pages 117 à 124. Montréal: Département de sociologie, Université du Québec à Montréal.

B.-Dandurand (Renée), "La famille n'est pas une île. Changements de société et parcours de vie familiale" in ouvrage sous la direction de Gérard Daigle et Guy Rocher, LE QUÉBEC EN JEU. COMPRENDRE LES GRANDS DÉFIS. Chapitre 13 (pp. 357 à 383). Montréal: Les Presses de l’Université de Montréal, 1992, 812 pp.

B.-Dandurand (Renée), " Peut-on encore définir la famille ? " in ouvrage sous la direction de Fernand Dumont, LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE APRÈS 30 ANS DE CHANGEMENT. (pages 49 à 66). Québec: Institut québécois de recherche sur la culture, 1990, 358 pages

Bawin-Legros Bernadette, "Solidarités familiales dans les familles contemporaines", in ouvrage sous la direction de Daniel Mercure, LA CULTURE EN MOUVEMENT. NOUVELLES VALEURS ET ORGANISATIONS, (pages 197 à 205). Collection "Sociétés et mutations". Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1992, 314 pages.

"La famille, malgré ses avatars et ses transformations, reste une réalité " incontournable " dans la lecture des comportements et des relations sociales; c'est à travers elle que transitent et se forgent les destinées individuelles. La famille apparaît en effet comme ce premier espace social où des ressources physiques-psychologiques et sociales sont perçues comme mobilisables par les acteurs sociaux. La famille, même s'il faut éviter de lui prêter " une existence et une subjectivité autonomes transcendant celle des individus ", comme le note Olivier Schwartz ( 1990: 28), reste le lieu privilégié des interactions personnelles. Le collectif familial peut aussi agir comme facteur d'assignation et ramener les individus dans le champ des seuls possibles connus. La capacité du milieu familial d'origine à produire des trajectoires d'autonomie se noue dans la transmission objective que les parents font d'un monde dont ils ont une connaissance subjective (Bertaux-Wiame, 1991). De plus, le ménage et la parenté conjoingnent, en dépit de leur structure très simple, une foule d'intérêts forts divers, érotiques ou économiques, religieux ou sociaux, de pouvoir ou de développement individuel. Par là ils montrent, sur un exemple à la fois transparent et opaque, comment tous les moments dans leur combinaison et dans la prépondérance alternée de l'un ou de l'autre, agissent sur la vie des acteurs sociaux ensemble.

Enfin, " la famille " est le terrain où naissent, se développent et se concrétisent les rapports intergénérationnels quelles que soient, dans la société environnante, les ségrégations entre âges (Pitrou, 1991).

"Les années 70 ont été marquées dans la plupart des sociétés occidentales par de grands changements dans les comportements familiaux: chute de la natalité, baisse des mariages, hausse des divorces, des unions de fait et des naissances hors mariage. Ces bouleversements ont donné lieu à de nombreux travaux socio-démographiques, à la construction de modèles et de typologies familiales dont l'objectif est d'abord et avant tout de nous offrir des grilles de lecture à défaut de clés d'intelligibilité.

"Ces transformations ont pris place dans un contexte de brouillages plus larges des points de repère habituels: mutations dans les modes de production économique, crise de l'emploi, mouvements sociaux, bref, dans un contexte de désordre apparent et d'urgence d'être dans le temps. De plus, la crise d'une certaine modernité envahit les divers espaces du social et éclate, alors qu'émerge et s'installe un mouvement social fondamental: celui des femmes et leur insertion massive, irréversible, sur le marché du travail rémunéré.

Caron (Anita), LA FAMILLE QUÉBÉCOISE: Institution en mutation, Montréal, Fidès, 1985, 222 pp.

Desgagné (Roch), "Pierre de Locht. “Laissons s'inventer la famille de demain”", in LE SOLEIL, Québec, mardi 28 janvier 1986, page C 2

"Vers où allons-nous? Qui le sait ? Est-il d'ailleurs important de le savoir?... J’ai envie de dire: n'ayons pas peur, laissons se chercher, s'inventer le couple, la famille de demain."

"C'est le prêtre et moraliste Pierre de Locht qui parle ainsi, alors qu'il traitait de l'évolution du couple et de la famille au cours des dernières décennies, récemment à l'université Laval. Dans son pays d'origine, la Belgique, ce prêtre a fondé des centres de consultation conjugale et familiale à l'intention des non catholiques comme des catholiques

"Ses idées sur la vie du couple, le mariage, le divorce, le remariage, la cohabitation, la contraception et l'avortement s'entrechoquent généralement avec l'enseignement de l’Église. Pour Pierre de Locht, le divorce ne signifie pas le recul du mariage, soutenait-il dans une entrevue publiée par LE SOLEIL (13 janvier 1986).

"Lors de l'échange d'opinions qui suivait sa conférence, son auditoire québécois a exprimé la difficulté de concilier la pensée de l'orateur et l’enseignement officiel. Les gens ici sont particulièrement préoccupés par les diverses opinions exprimées sur ces sujets. Comme il le fait à travers tout son discours, le moraliste les a renvoyés à eux-mêmes, à leur conscience, constatait l'animateur, M. Jean-Paul Rouleau, des sciences humaines de la religion à la faculté de théologie de Laval.

Desgagné (Roch), "Moins de mariages et plus d'unions libres", in LE SOLEIL, Québec, mardi 28 janvier 1986, page C 2

"On se marie moins, et la désaffection au mariage officiel rentre dans les moeurs, ce qui permet de penser qu'il ne s'agit pas d'un mouvement temporaire. La chut forte du mariage depuis dix ans se traduit aussi par le fait que les gens se marient plus âgés qu'avant.

"Surtout depuis une dizaine d'années, le nombre des mariages baisse rapidement, mais dans la conjoncture actuelle du "marché" nuptial, il est très difficile d'arrêter des statistiques.

"Le problème, sur ce plan, vient du fait que les unions hors manage ne sont pas très stables —un an en moyenne— et que les analystes ne disposent pas de chiffres qu'ils doivent estimer seulement à partir d’enquêtes, et établir une conjoncture annuelle.

"En gros, dans les années 1960 environ 93 a 97 pour 100 des hommes se mariaient, et la proportion des femmes était de 85 a 90 pour 100. Depuis 1970, on a assiste à une dégringolade, sauf pour une année dite exceptionnelle, en 1976, où on a établi que 96 pour 100 d'hommes et 92 pour 100 de femmes se mariaient.

"Maintenant, ces proportions se situent à 55 pour 100 chez les hommes et à 58 pour 100 chez les femmes.

DURAND (GUY), "NOTES DE LECTURE. La famille en évolution", in LE DEVOIR, Montréal, mardi 11 mars 1986, page 7.

(Notes de lecture sur les deux ouvrages suivants:

Caron (Anita),
LA FAMILLE QUÉBÉCOISE: Institution en mutation, Montréal, Fidès, 1985, 222 pp.;
Michaud (Claude),
LA FAMILLE À LA RECHERCHE D'UN NOUVEAU SOUFFLE, Montréal, Fidès, 1985, 126 pp.).

"Dans la multitude des recherches sur la famille, deux livres récents retiennent l'attention; le premier publié par une équipe de chercheures de l'UQAM —incidemment ce sont toutes des femmes— sous la direction d'Anita Caron, le second par un professeur de psychologie de l'éducation à l'Université Saint-Paul à Ottawa, Claude Michaud.

"Dans la multitude des recherches sur la famille, deux livres récents retiennent l'attention; le premier publié par une équipe de chercheures de l'UQAM —incidemment ce sont toutes des femmes— sous la direction d'Anita Caron, le second par un professeur de psychologie de l'éducation à l'Université Saint-Paul à Ottawa, Claude Michaud.

"Le premier volume, Famille québécoise: Institution en mutation présente les résultats d'une recherche menée entre 198~1983, qui visait à dégager les modèles de mariage et de famille mis de l'avant par quatre groupes d'inspiration chrétienne exerçant leur action au Québec: Renouveau conjugal, Rendez-vous, Service d'orientation des foyers, Couple et famille. Les auteures ont analysé les documents produits et utilisés par ces groupes à l'aide d'une grille d'analyse structurale mise au point par l'équipe de Jean Rémy, en Belgique. Bien que très techniques, les résultats de l'analyse sont présentés de manière claire et, finalement, assez simple. Et même s'il y a plusieurs auteures, I'ensemble est particulièrement cohérent. Je me demande cependant si cette façon de disséquer la réalité rend toujours justice à la vie et à la vision globale des groupes étudiés.

"Malgré des divergences significatives, les quatre groupes proposeraient un même modèle de famille, la famille conjugale, à mi-chemin entre la famille traditionnelle, patrimoniale (à vocation économique, fortement hiérarchisée, avec division sexuelle des tâches) et un modèle plus récent appelé famille-association axé directement sur l'autonomie des individus et favorisant une remise en cause du mariage comme institution.

"Dans le " modèle conjugal ", la famille est centrée avant tout sur le couple: qualité des relations interpersonnelles, dimension affective, harmonie sexuelle, tendresse, bien-être commun. La famille devient l'univers quasi exclusif de sens et de l'affectif, le havre de paix et de reconnaissance personnelle, par opposition au monde extérieur conçu comme univers d'atomisation, de non sens, de violence, de compétition, de répression. Selon les auteures, ce modèle comporte plusieurs des traits qui sont propres à une société industrielle en voie de transformation. Il est également tributaire d'une société dans laquelle le privé a pris le pas sur le public.

"Ce modèle de famille explique la préoccupation première des groupes à assurer l'harmonie du couple, gage de la stabilité de la famille et condition quasi essentielle de réussite et d'épanouissement personnel. Il explique aussi le recours massif des animateurs à des techniques (techniques de communication dans le couple, notamment) qui empruntent largement à diverses écoles contemporaines de psychologie. On peut donc y noter une évolution sensible de la pastorale chrétienne et un souci sérieux de l’Église à s'ajuster à l'évolution de la réalité sociale.

"Le livre de Claude Michaud est d'un tout autre ordre. C'est un livre plus engagé. L'auteur croit définitivement dans l'avenir de la famille: il indique les principaux défis que les familles sont appelées à relever pour être des lieux de croissance totale et apporter leurs contribution à l'avènement d'une société plus juste.

"Le volume est composé de huit courts chapitres, de lecture facile et agréable, sans pour autant sacrifier à la qualité. Le chapitre sur la pensée du pape Jean-Paul II, qui présente une vision personnaliste du mariage et de la famille attire l'attention. Claude Michaud sait en montrer les côtés positifs et progressistes, tout en signalant les arêtes et les limites. Le chapitre deuxième sur les attentes des enfants d'aujourd'hui semble des plus interpellant; prolongeant la Déclaration des droits de l'enfant proclamée par les Nations unies, l'auteur y parle d'un droit pour l'enfant d'avoir une mère et un père d'un droit à avoir une famille qui puisse l'aider à s'épanouir intégralement.

Fleury (Robert), "Les Canadiens de moins en moins tolérants devant la pauvreté. Des familles crèvent de faim au Canada...", in LE SOLEIL, Le Québec et le Canada Samedi 12 août 1995 A20

"Il y a des familles en train de crever de faim au Canada. Cela n'existait pas il y a 15 ans. Aujourd'hui, à compter du 10 ou du 15 du mois, de nombreuses familles luttent pour leur survie. Nous ne parlons plus de pauvreté mais d'extrême pauvreté, de misère !". Nérée Saint-Amand est professeur et chercheur à l'École de service social de l'Université d'Ottawa. Lui et son équipe s'apprêtent à compléter une recherche pancanadienne sur les familles pauvres dans le cadre d'une tournée à travers le pays. Il vient de publier un premier rapport de recherche intitulé Familles pauvres, alternatives aux interventions actuelles. Il a bénéficié de subventions de Santé Canada. Le portrait est peu reluisant. La société canadienne, Québécois y compris, est de moins en moins tolérante."

Gendron (Louise), "La famille dans tous ses états. Société: Le massacre des innocents", in L'ACTUALITÉ, Vol: 19 No: 10 1 juillet 1994 38.

"Le Québec est un champion de l'union de fait, du divorce et des familles "recomposées". Plus de la moitié des enfants sont touchés. Et ils en paient le prix. Depuis 1975, La Relance essaie de donner un coup de pouce à la famille. Tâche titanesque. Dans cette zone, une famille sur deux est monoparentale (deux fois plus que dans le reste du Québec), la pauvreté règne, le décrochage scolaire bat des records. Les problèmes semblent insurmontables. C'est là que Ginette, 35 ans, se démène pour élever toute seule ses deux enfants (de 12 et neuf ans) avec 1000 dollars par mois d'aide sociale. Elle paie 450 dollars de loyer. Quand on lui parle de pension alimentaire, elle s'esclaffe: son "chum a pris l'bord" peu après la naissance du plus jeune et elle n'a plus jamais entendu parler de lui.

"La famille "normale" fout le camp: de nos jours, à peine 50 % des enfants au Canada naissent de deux parents mariés qui n'avaient jamais cohabité auparavant. Au Québec, seulement un enfant sur trois !

"Le divorce et l'union libre font maintenant partie des moeurs et (presque) plus personne ne les remet en question. On révérait la fidélité, le sens des responsabilités, le devoir; on prône le droit au bonheur, la liberté, la réalisation de son plein potentiel. Sauf qu'aujourd'hui, au Québec, un jeune sur quatre de moins de 18 ans ne vit pas avec ses deux parents.)

Guyon (Louise), "Les femmes en milieu défavorisé", avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée, in DeRRIÈRE LES APPARENCES. SANTÉ ET CONDITIONS DE VIE DES FEMMES. Chapitre 13, pp. 217 à 235. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la santé et des services sociaux, novembre 1996, 384 pages.

Guyon (Louise), avec la collaboration de Claire Robitaille, May Clarkson et Claudette Lavallée, "Les femmes en situation de monoparentalité", in DERRIÈRE LES APPARENCES. SANTÉ ET CONDITIONS DE VIE DES FEMMES. Chapitre 14, pp. 237 à 247. Québec, Gouvernement du Québec, Ministère de la santé et des services sociaux, novembre 1996, 384 pages.

"Entre les recensements de 1971 et de 1986, le nombre de familles monoparentales au Québec a augmenté de 67 %, comparativement à 10 % chez les familles biparentales. En 1991, parmi les familles où l'on retrouve un ou plusieurs enfants, une sur cinq est monoparentale; c'est donc dire que la proportion de ces familles a doublé depuis 1971 (Bernier et al., 1994; Statistique Canada, 1992). Des changements importants avaient marqué les modes de vie familiaux québécois au cours des années soixante-dix, le plus marquant étant l'augmentation des ruptures d'unions, suivi de loin par les naissances hors mariage (Dandurand, 1987; Le Bourdais et Rose, 1986) . Autrefois résultante de la situation de veuvage, les familles monoparentales sont aujourd'hui plus jeunes comparativement, tant par l'âge du parent responsable que par celui des enfants, et elles sont plus souvent sous responsabilité féminine (Dandurand, 1982) .

"Ces modifications aux structures familiales ont été lourdes de conséquences, particulièrement pour les femmes et leurs enfants qui se sont retrouvés, dans la plupart des cas, dans des situations économiques précaires.

Lacourse (Marie-Thérèse), Famille et société. 2e édition. Montréal: Éditions Chenelière/McGraw-Hill, 1999, 356 pages.

1- Les fondements de la famille (la famille comme objet d'étude sociologique; une définition de la famille; les familles du monde);
2- Familles d'autrefois, familles "communautés" (vivre autrefois en en Amérique française; des familles "communautés"; la famille traditionnelle: tensions et représentations collectives);
3- Familles modernes, familles "couples" (une famille transformée; des familles "couples"; la famille moderne: tensions et représentations collectives);
4- Familles post-modernes, familles "individus" (des familles différentes; des familles "individus", la familles post-moderne: tensions et représentations collectives);
5- Cycles de la vie familiale (l'entrée dans la vie familiale; la formation du couple; les types d'union; la vie parentale);
6- Vie quotidienne (le temps familial; l'organisation de la famille; l'espace familial; la sociabilité familiale; les secrets de famille);
7- Reproduction des familles (le désir d'enfant; la nécessité des enfants);
8- Rôles familiaux (famille et socialisation; rôle de la mère; rôle du père; l'enfance et la vieillesse);
9- Famille et société. (Famille et immigration; famille et consommation; le droit de la famille; l'avenir de la famille)

Lacroix (Lilianne), "La famille de l'avenir", in LA PRESSE, Plus Samedi 24 décembre 1994 B7.

"Durant les 30 dernières années, une véritable révolution sociale a bouleversé la famille. Du jour au lendemain, on est passé du modèle traditionnel à une multiplicité de modèles : monoparental, recomposé, biparental, etc. A-t-on enfin atteint un plateau ? Verra-t-on d'autres bouleversements ? Quelle forme prendra la famille de demain ? Pour voir ce que nous réserve l'avenir en cette fin de l'Année internationale de la famille, La Presse a interrogé divers spécialistes ; tout en précisant que l'exercice n'avait rien de scientifique, ceux-ci ont accepté de livrer leurs visions de l'avenir.

LEAVY (NORMAN ), "La famille libérée peut-elle exister ?", in LE DEVOIR, Montréal, mercredi 11 juin 1986, page 7 DES IDÉES, DES ÉVÉNEMENTS

"L'auteur est anthropologue. Photo: " Nous devrions . . . redonner aux familles certains des pouvoirs économiques qui sont aujourd'hui entre les mains des employés de l'État "

"Récemment, le comité de la consultation sur la politique familiale remettait son rapport au gouvernement du Québec. Suite à une consultation des individus et des groupes concernés par l'avenir de la famille au Québec, le comité propose 136 recommandations dont l'essentiel se résume dans les deux souhaits suivants: de meilleurs revenus et des services accrus. Bien sûr ces aspects rejoignent très probablement presque toutes les préoccupations et désirs des familles, il ne faut donc pas se surprendre des commentaires positifs émis par la presse en général à son sujet. Malgré mon accord à plusieurs des recommandations du rapport, j'aimerais cependant proposer quelques réflexions reliées aux limites du rapport en lui-même ainsi qu'au mode de consultation choisi.

Métras (Danielle), "1994: année internationale de la famille. La "grand-parentalité" peut être autre chose que le vieillissement", in LA PRESSE, Opinions Dimanche 13 février 1994 B2.

L'auteure est agente de recherche à la Maison des grands-parents de Villeray et à la Fédération de l'Age d'or du Québec.

"La "grand-parentalité" se rattache généralement à l'existence de rapports parentaux de filiation avec ceux qu'on appelle des "petits-enfants" plus ou moins jeunes et elle implique un statut générationnel d'aîné par rapport à ces derniers. Deux questions se posent donc: comment vivre, aujourd'hui, la "grand-parentalité" avec les enfants de nos enfants et comment actualiser l'expression de la filiation intergénérationnelle dans le tissus social, même si on n'est pas grands-parents de petits-enfants "à soi"?

Michaud (Claude), LA FAMILLE À LA RECHERCHE D'UN NOUVEAU SOUFFLE, Montréal, Fidès, 1985, 126 pp.

PHILIPPE (PIERRE), "QUELLE FAMILLE ?", in LE DEVOIR, Montréal, 21 janvier 1986, page 7, libre opinion.

"À propos des familles monoparentales et celles d'un enfant, dont les deux parents sont au travail. Cinquante pour cent des familles québécoises ont choisi ces nouveaux modèles, dites-vous, et les services actuels dont elles peuvent bénéficier ne sont pas adaptés à leurs besoins. Fort bien. Mais il existe également un autre modèle de famille, tout aussi prévalent, qui lui consacre son énergie entière à l'éducation des enfants, et complètement ignoré au cours du reportage, c'est celui de la famille traditionnelle. Est-il besoin de rappeler que ces familles sont le véhicule de valeurs importantes de stabilité dont la pérennité constitue le fondement de la société actuelle et vraisemblablement de celle de demain. A-t-on seulement songé à examiner les services dont disposent ces familles de quatre, cinq et six enfants, ou plus ? Imagine-t-on les énergies drainées à même le temps de la mère qui reste ainsi au foyer, sans aide familiale? Ces mères ne sont-elles pas tout aussi, sinon plus, bousculées dans l'allocation de leur temps à leurs trop nombreuses occupations? Et que dire des préoccupations de toutes sortes des parents autour desquels gravitent tant de jeunes consciences? Dans quelle mesure ces parents peuvent-ils recourir à des temps libres pour se retrouver comme couple, objectif dont on fait aujourd'hui tant de cas? Peut-on seulement envisager les revenus nécessaires pour encadrer tout ce petit monde, tant sur le plan de l'instruction et que du vêtement et de l'alimentation ? Est-il seulement possible de songer à prendre des vacances en famille, par exemple ? Quelles sont, le plus souvent, les conditions de logement de semblables familles ? Pour ces couples dont l'intérêt primordial est d'assurer aux enfants un développement sain à tous points de vue, et une assise " bien faite " à la société de demain, que fait l'État? Vraiment peu de choses, pour tout dire.

Poissant (Denis), Fortin (Barclay), "Les parents décrocheurs. A force de vouloir des enfants autonomes, les a-t-on simplement abandonnés ?", in L'ACTUALITÉ Vol.18, No 5, 1 avril 1993 45.

"Chicago, en décembre dernier. Un couple d'une banlieue tranquille s'envole vers le Mexique. Des vacances bien méritées, au soleil, loin de leurs deux fillettes, laissées seules à la maison. Seules. L'Amérique est consternée. Les médias s'enflamment, les tribunes téléphoniques surchauffent et des centaines de personnes proposent d'adopter les pauvres gamins. Un fait isolé ? Oui, mais l'incident suscite des interrogations. A force de vouloir des enfants autonomes, les a-t-on abandonnés ? Une génération de décrocheurs, les ados d'aujourd'hui ? Et si c'étaient leurs parents ? Bien sûr, ils n'ont pas jeté leur progéniture à la rue. Parlons plutôt d'un décrochage tranquille: moins de discipline, moins de repas maison, moins d'aide aux devoirs, moins de loisirs familiaux, moins de temps…

TURCOTTE (Gaston), "De la famille" in Le Québec contemporain. Document de référence. Deuxième partie: Le Québec socioculturel. (pp. 215 à 254). Congrès du Mouvement des caisses populaires Desjardins, juillet 1977. Québec: L’Éditeur du Québec, 1977, 277 pp.

"Comme la religion, dont nous venons de parler, la famille a été historiquement au Québec un des piliers de l’organisation sociale. Aussi, le même courant de transformation générale de notre société qui a bouleversé l’Église québécoise a-t-il également atteint la famille. Et nous pourrions dire doublement, puisque la famille a toujours été ici sous l’autorité et la gouverne de la religion. C’est dire tout de suite que la famille québécoise s’est trouvée et se trouve encore emportée, d’une part, par l’ébranlement contemporain de toute la civilisation occidentale, et, d’autre part, par les formes, en partie générales et en partie singulière, que revêt cette vaste crise au Québec. C’est dire aussi que, comme l’Église, la famille chez nous est une institution qui lutte contre la dérive et qui s’invente forcément de jour en jour une nouvelle personnalité.

"Le type classique de cette famille (occidentale) québécoise, les changements et les facteurs de changements qui l’affectent, les types nouveaux qui émergent, et, finalement, les ajustements sociaux conséquents qui d’ores et déjà paraissent nécessaires, tels sont les quatre points que nous allons aborder ici en autant de chapitres.

Valois (Jocelyne), Sociologie de la famille au Québec. Édition mise à jour. Montréal: Les Éditions CEC Inc., 1998, 334 pages.
Première partie: la famille et la société
1- La famille vue par les sociologues;
2- La famille à travers les âges et les sociétés;
3- Les modèles familiaux;

Deuxième partie: la famille québécoise d'hier à aujourd'hui
4- La famille traditionnelle au Québec: idéologie et réalités;
5- Les transformations de la famille québécoise;
6- L'enfance et l'adolescence;

Troisième partie: la dynamique interne de la famille
7- Les rôles parentaux;
8- Les étapes de l'organisation familiale;
9- Les familles monoparentales;

Quatrième partie: la dynamique externe de la famille
10- La situation juridique de la famille;
11- Les problèmes familiaux;
12- La politique familiale.

Revenir à la table des matières
de la bibliographie du cours
Sociologie de la famille
Voir la suite de la bibliographie:
7 La condition des hommes et des femmes

À propos du prof Sociologie Autres guides Plan du site Accueil Page d'accueil centrale

Dernière mise à jour de cette page le Samedi 24 janvier 2004 17:00
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue