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A) Les idéologies (concept sociologique)
B) Les idéologies au Québec

A- Les idéologies (concept)


BIBNBAUM (Normand), L'étude sociologique le l'idéologie (1940-1960). Collection "La sociologie contemporaine", volume IX. Londres: Basil Blackwell, 1962.

DUMONT (Fernand), Les idéologies. Paris: Les Presses universitaires de France, Collection SUP, no 36, 1974, 183 pages.

DUMONT (Fernand), "
Idéologie et savoir historique" in revue CAHIERS INTERNATIONAUX DE SOCIOLOGIE, vol. XXXV, juillet-décembre 1963, pages 43-60.

DUMONT (Fernand), "
Notes sur l'analyse des idéologies" in revue RECHERCHES SOCIOGRAPHIQUES, volume IV, no 2, 1963 (pp. 155-165).

Lapassade (Georges) et Lourau (René), : "
Idéologies, communications, contre-culture" in Clefs pour la sociologie. Chapitre 7 (pages 94 à 110). Collection Clefs, no 14. Paris: Éditions Seghers, 1971, 239 pages.

"Chez Marx déjà, les analyses de l'idéologie sont inséparables de celles de la " réification " - c'est-à-dire du processus par lequel on attribue aux choses une existence indépendante de leurs créateurs. C'est cela que signifie la célèbre analyse du fétichisme de la marchandise. La conscience et la production des idées évoluent parallèlement au processus économique : d'abord, la conscience du milieu le plus proche, la conscience de la nature qui se dresse comme puissance étrangère. Elle se développe et se perfectionne " en raison de l'accroissement de la productivité, de l'augmentation des besoins et de l'accroissement de la popu-lation ". Quand la division du travail devient totale, c'est-à-dire englobe la division du travail matériel et intellectuel - la conscience " s'émancipe " et passe à la théorie " pure ". Elle finit par s'imaginer qu'elle est autre chose qu'une conscience de la pratique existante, qu'elle représente réellement quelque chose, sans représenter quelque chose de réel.

"L'idéologie est la manifestation de cette conscience " déréalisée ". Cette manifestation devient mystification, déformation intéressée et instrument de lutte des groupes et des classes. L'idéologie contient trois images de la classe dominante :

- une image d'elle-même pour elle-même, qui l'exalte (par exemple : la bourgeoisie tenant le flambeau de la " raison " humaine, seule capable de bonne organisation) ;

- une image d'elle-même pour les autres, la magnifiant (la bourgeoisie employant son argent pour le bien général) ;

- une image des autres pour elle-même, les dépréciant (le bon et le mauvais ouvrier, le meneur, le semeur de rébellion).

"En même temps, les idées dominantes étant celles de la classe dominante, l'idéologie se définit comme la conscience et la représentation que la bourgeoisie se fait de la réalité suivant sa position et ses intérêts propres.

"L'intérêt de telles analyses est de mettre en évidence la fonction sociale des idées et des croyances, tendant à la cohésion du groupe, et d'insister surtout sur le véritable voile ainsi tendu entre les différents groupes humains, masquant leurs rapports réels.

"Le terme idéologie est utilisé parfois avec une signification qui paraît neutre, et parfois au contraire avec une signification dépréciative. Ces variations ne sont pas sans rapport avec leurs média : le terme idéologie sera plus souvent chargé de valeur dépréciative dans un journal militant que dans un écrit plus théorique, même s'il s'adresse en principe aux mêmes lecteurs.

"On change de ton en changeant de médium. Mais la question a également d'autres aspects qu'on va préciser à partir d'une remarque faite par Althusser.

"Dans un ouvrage comme le Discours sur l'inégalité de Rousseau l'idéologie, (qui n'est pas le terme employé par l'auteur du Discours) c'est le mensonge délibéré du riche qui trompe le pauvre pour l'asservir ; c'est le discours intentionnellement menteur que tient la classe dominante à l'intention de la classe dominée. Chez Marx au contraire, nous dit encore Louis Althusser, l'idéologie n'est plus cette tromperie délibérée, c'est une fonction de la société, - ce discours fait partie, inévitablement, de la parole sociale tout entière.

Voici la définition proposée par Louis Althusser

" Une idéologie est un système (possédant sa logique et sa rigueur propres) de représen-tations (images, mythes, idées ou concepts selon les cas) doué d'une existence et d'un rôle historiques au sein d'une société donnée. Sans entrer dans le problème des rapports d'une science à son passé (idéologique) disons que l'idéologie comme système de représentations se distingue de la science en ce que la fonction pratico-sociale l'emporte en elle sur la fonction théorique (ou fonction de connaissance). " (Pour Marx, Maspero, 1966).

"Friedrich Engels a donné de l'idéologie une définition développée : " L'idéologie est un processus que le soi-disant penseur accomplit sans doute consciemment, mais avec une conscience fausse. Les forces motrices véritables qui le mettent en mouvement lui restent inconnues, sinon ce ne serait point un processus idéologique. Aussi s'imagine-t-il des forces motrices fausses ou apparentes. Du fait que c'est un processus intellectuel, il en déduit et le contenu et la forme de la pensée pure, que ce soit de sa propre pensée, ou de celle de ses prédécesseurs. Il a exclusivement affaire aux matériaux intellectuels ; sans y regarder de plus près, il considère que ces matériaux proviennent de la pensée et ne s'occupe pas de rechercher s'ils ont quelque autre origine plus lointaine et indépendante de la pensée... "

MANNHEIM (Karl), IDÉOLOGIE ET UTOPIE. Traduction française d'une œuvre allemande publiée originalement en 1936. Paris: Rivière, 1956.

Marx (Karl) et Engels (Friedrich), (1846) L’idéologie allemande. Première partie : Fuerbach. Traduit de l’Allemand. Collection "Classiques du marxisme". Paris : Éditions sociales, 1970, 156 pp.

Cliquer ici pour accéder au texte intégral de L'Idéologie allemande: http://abu.cnam.fr/cgi-bin/go?ideolo1

Certains textes de Marx et Engels sont disponibles à la bibliothèque universelle ABU à l'adresse suivante: http://abu.cnam.fr/BIB/auteurs/. Cliquez ici pour y accéder directement ou cliquez sur les titres en bleu pour accéder au contenu en ligne du texte référencié.

Mendras (Henri), "
Mythe et idéologie" in Éléments de sociologie, pages 227 à 233. Paris: Armand Colin, Éditeur, 1975, 262 pages.

"Les deux mots " mythe " et " idéologie " font partie des instruments d'analyse du sociologue mais, en même temps, à propos de ces mots on est obligé de s'interroger sur la science sociale elle-même, pour savoir dans quelle mesure elle est " scientifique " ou " idéologique ", et, par conséquent, créatrice de " mythes ". Et c'est pourquoi ces notions qui auraient pu être étudiées plus haut parmi les autres outils du sociologue ont été réservées pour la fin. Ces deux mots du langage courant, chacun en comprend le sens. La mythologie grecque fait partie des " humanités ", les idéologies relèvent de l'histoire des idées. Comment transformer ces deux mots en instruments, en outils d'analyse précis et opératoires?

"La notion courante fait du mythe une sorte de rêve, le rêve des peuples simples. Dans notre société contemporaine, on emploie aussi couramment le terme " mythe " pour parler de quelque chose qui n'existe pas, mais dont on parle. Dans les deux cas, l'emploi courant du terme est très chargé de valeur et de sens péjoratif. L'idéologie entraîne à peu près les mêmes connotations. Dans le langage courant, l'idéologie peut être considérée comme la " rêvasserie " d'un intellectuel. L'intellectuel, s'il fait de l'idéologie, est un idéologue et ce terme est revêtu d'une coloration péjorative très nette. Donc, les deux mots, dans le langage courant, évoquent le même genre de sentiment.

"Pour le sociologue, ces deux mots recouvrent la même notion, le mythe étant particulièrement utilisé pour l'analyse des sociétés dites primitives, tandis que l'idéologie est un instrument qui s'adapte mieux à l'analyse de nos " sociétés modernes ". En effet, mythe et idéologie ont un rôle défini dans le fonctionnement de ces différentes sociétés, et on peut faire une analyse sociologique du rôle du mythe et de l'idéologie dans telle et telle société. Cette analyse est différente des analyses des idéologies étudiées en elles-mêmes : histoire des idées, études sur le contenu et structure des mythes.

"Les trois tendances fondamentales qui sont à la base de l'étude sociologique des mythes et des idéologies datent, toutes, de la fin du XIXe siècle. Marx et les marxistes ont insisté sur la fonction des idéologies, dans différentes sociétés. Les ethnologues du tournant du siècle se sont beaucoup intéressés aux mythes dans les sociétés primitives, et les marxistes ont tenté d'intégrer ces premières connaissances ethnologiques. Enfin Freud et les psychanalystes, reprenant aussi certains travaux des ethnologues, ont essayé de montrer que certains des mécanismes, qu'ils avaient cru découvrir chez l'individu, paraissent similaires aux fonctions des mythes dans les sociétés primitives. La névrose est en quelque sorte une création de mythes individuels, ce qui induit à des comparaisons avec le développement des mythes dans les sociétés.

ROCHER (Guy), "
La notion d'idéologie" Extraits du chapitre IV: "Culture, civilisation et idéologie", INTRODUCTION À LA SOCIOLOGIE GÉNÉRALE. PREMIÈRE PARTIE: L'ACTION SOCIALE, chapitre IV, pp. 101-127. Montréal: Éditions Hurtubise HMH ltée, 1992, troisième édition.

L'auteur aborde la notion d'idéologie au sens marxiste et fonctionnaliste

"Marx a donné à sa notion d'idéologie une très grande exten-sion, en même temps qu'une signifi-cation équivoque. Tout d'abord, le terme est employé par Marx dans un sens si étendu qu'il en vient pratiquement à recouvrir l'ensemble de ce qu'on appelle maintenant la culture.

"Dans l'Idéologie alleman-de, il parle de "la morale, la religion, la métaphysique et le reste de l'idéologie"; le reste de l'idéologie, c'est en particulier le droit, la politique, les idées, les représenta-tions et la conscience qu'ont les hommes des choses et de la société, la langue enfin qui sert à faire pénétrer toute cette "produc-tion" spirituelle ou mentale dans la pensée et dans la conduite.

"Marx a utilisé la même notion de l'idéologie dans l'Avant-propos de la Critique de l'économie politique, où il dit que l'idéologie comprend "les formes juridiques, politiques, religieu-ses, artistiques, philoso-phi--ques" et il sem-ble, d'après le contexte, qu'elle s'étende aussi à la science. Bref, l'idéologie de Marx recouvre, selon l'ex-pres-sion de Georges Gurvitch, "toutes les oeuvres de civilisa-tion".

"Mais en même temps la notion d'idéo-logie prend chez Marx une connota-tion nettement péjorative, qu'elle avait déjà avant lui, comme l'a noté Gurvitch, mais que Marx a amplifiée et approfondie. Nor-man Birnbaum explique cette conno-tation péjorative du fait que "la concep-tion marxiste de l'idéologie ne peut pas être comprise sans une référen-ce aux notions d'aliénation, de "réification" et de mystifi-cation...

"À partir des travaux les plus récents, empiriques et théoriques, sur l'idéologie, notamment ceux de Fernand Dumont, On peut dire que les sociologues contem-porains emploient généralement ce terme pour désigner un système d'idées et de jugements, explicite et généralement orga-nisé, qui sert à décrire, expliquer, interpré-ter ou justifier la situation d'un groupe ou d'une collectivité et qui, s’inspirant largement de valeurs, propose une orientation précise à l'action historique de ce groupe ou de cette collectivité. Ainsi définie, l'idéologie se rapproche assez de ce que W.I. Thomas a appelé une "définition de situation", c'est-à-dire la façon dont une collectivité ou des membres d'une collectivité expliquent et interprètent la situation présente de cette collectivité et attribuent une significa
tion à cette situation. Mais à la notion de définition de situation, il faut ajouter en particulier trois éléments que comporte notre définition:

1o l'idéologie revêt une forme assez systématique, cohérente, organisée, du fait qu'elle est explicite et verbalisée; elle prend ainsi le caractère d'une "doctrine", au sens large du terme; cette systématisation exige que des aspects de la situation soient mis en relief, qu'un accent parti-culier soit mis sur certains liens entre des éléments de la situation, ce qui donne à l'idéologie ce que F. Dumont a appelé son syncrétisme ;

2' l'idéologie fait abondamment référence à des valeurs, dont elle s'inspire et qu'elle réorganise dans le schème de pensée qu'elle formule; F. Dumont dit qu'on pourrait considérer l'idéologie comme "la rationa-lisation d'une vision du monde (ou d'un système de valeurs";

3' l'idéologie a une fonction conative, elle pousse ou incite une collectivité à l'action, ou du moins dirige celle-ci en fournissant des buts et des moyens.

VIDAL (Daniel), ESSAI SUR L'IDÉOLOGIE. LE CAS PARTICULIER DES IDÉOLOGIES SYNDICALES. Collection "Sociologie et connaissance". Paris: Éditions Anthropos, 1971, 325 pages.

B- Les idéologies au Québec

Dumond, Fernand, Hamelin, Jean, et Montmigny, Jean-Paul, Idéologies au Canada français, 1850-1900. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1971, 327 pages. Collection: Histoire et sociologie de la culture.

Dumond, Fernand, Hamelin, Jean, Harvey, Fernand et Montmigny, Jean-Paul, Idéologies au Canada français, 1900-1929. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1974, 377 pages. Collection: Histoire et sociologie de la culture.

Dumond, Fernand, Hamelin, Jean, et Montmigny, Jean-Paul, Idéologies au Canada français, 1940-1976.

Tome 1: La presse - La littérature, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1981, 360 pages. Collection: Histoire et sociologie de la culture.
Tome 2: Les mouvements sociaux - Les syndicats, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1981, 390 pages. Collection: Histoire et sociologie de la culture.
Tome 3: Les partis politiques - L’Église, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1981, 360 pages. Collection: Histoire et sociologie de la culture.

Bélanger, André-J., L’apolitisme des idéologies québécoises. Le grand tournant de 1934-1936. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1974, 392 pages. Collection: Histoire et sociologie de la culture.

Bernard, Jean-Paul, Les rouges. Libéralisme, nationalisme et anticléricalisme au milieu du XIXe siècle. Montréal, Les Presses de l’Université du Québec, 1971, 396 pages.

Bourque, Gilles et Nicole Laurin-Frenette (1972). "Classes sociales et idéologies nationalistes au Québec 1969-1970". Un article publié dans la revue L'Homme et la société, nos 24-25, avril-septembre 1972, pp. 221-247. Paris: Éditions Anthropos. Texte téléchargeable ! [Autorisation accordée le 26 juin par la professeur Bourque]

Monière, Denis, Le développement des idéologies au Québec. Des origines à nos jours. Montréal, Éditions Québec-Amérique, 1977, 381 pages.

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Dernière mise à jour de cette page le Vendredi 16 janvier 2009 07:19
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue