Le Devoir, Montréal, Mercredi, le 13 mars 2002, page A3.

Le dernier recensement de Statistique Canada confirmes les pires craintes: exode des jeunes et désintégration des régions.


Gaspésie

Un casse-tête insoluble

THIERRY HAROUN
COLLABORATION SPÉCIALE


Percé - En Gaspésie, les chiffres du recensement confirment un exode désormais proverbial et qui a des conséquences désastreuses pour la région. Les municipalités ont peine à boucler leur budget, leur pare immobilier n'a de cesse de se dévaluer, et rendre des services adéquats à la population dans les domaines de la santé et de l'éducation tient du miracle.

Le gouvernement a peine a couvrir les frais de déplacement de ceux qui doivent se faire soigner dans les grandes villes et les commissions scolaires font des pieds et des mains pour maintenir un réseau scolaire digne de ce nom.

En dix ans, dans la région nord de la Gaspésie, « on a dû fermer douze petites écoles», rappelle le président de la commission scolaire des Chics-Chocs (Gaspé), François Tardif. Actuellement, les distances entre les écoles sont telles qu’il « est impensable d'en fermer d'autres», dit-il. Tout a été fait pour maintenir des services adéquats: jumelage des classes, regroupement des niveaux du primaire et du secondaire et compressions à droite et à gauche. « On a fait face à des coupes et à une décroissance marquée, jusqu'à 7 % par année pendant dix ans. »

M. Tardif espère que le gouvernement Landry tiendra promesse afin « de mettre en place le plus tôt possible les nouvelles règles budgétaires pour revoir le financement qui ne tient pas compte uniquement du nombre d'élèves dans une commission scolaire. Ça, on nous l'a promis l'an dernier, et on vient de changer de ministre; j'ai hâte de voir! »

La Gaspésie est aux prises avec une concurrence avec les régions centrales, dont le pouvoir d'attraction est sans merci. L'exode frappe dur et laisse derrière lui des traces malignes. Des quatre MRC du Québec qui affichent les taux de décroissance de population les plus élevés, trois sont gaspésiennes: Côte-de-Gaspé (-11,1 %), Rocher-Percé (-9,6 %) et HauteGaspésie (-7,4 %).

Boucler un budget municipal tient du miracle, au dire du préfet de la Haute-Gaspésie, Laval Lévesque. Par exemple, des travaux qui doivent être exécutés dans l'année courante doivent être étalés sur deux et trois ans. Il y a une baisse de l'évaluation foncière des maisons en raison de la baisse de la population, ce qui nous oblige à couper dans les services. Parfois, je ne sais plus où donner de la tête».

Le directeur adjoint au Carrefour Jeunesse Emploi de Chandler, Harry Babin, constate que « la majorité des jeunes qui quittent la région le font d'abord pour aller étudier et ensuite en raison du manque de travail ». Lorsqu'ils partent pour aller étudier ailleurs, les jeunes prennent la décision de quitter entre l'âge de 12 et 15 ans, ajoute M. Babin. Une des solutions serait de dispenser des cours universitaires dans les institutions scolaires gaspésiennes, propose-t-il.
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Dernière mise à jour de cette page le Dimanche 06 avril 2003 16:43
Par Jean-Marie Tremblay, sociologue